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Rhode
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

1°. Servante de Marie mère de Marc (Actes 12.13), et peut-être portière de la maison, car ces doubles fonctions étaient souvent réunies (Jean 18.16-17). Son nom correspond à celui de Rose. Elle n’est connue que par la joie qu’elle éprouva en reconnaissant la voix de Pierre, heurtant dans la rue, et par le singulier effet de cette joie presque enfantine qui lui fit oublier d’ouvrir à l’apôtre, le laissant exposé au danger d’être arrêté, pour courir annoncer cette heureuse nouvelle aux frères réunis en prières au milieu des persécutions de ce temps.

2°. Île bien connue, située près des côtes de l’Asie-Mineure, vis-à-vis de la Carie, et au nord-est de la Crète ; Paul s’y rendit en venant de Cos (Actes 21.1). Elle a 70 km de long, sur 23 de largeur moyenne, et 1100 km carrés. Elle porta successivement les noms d’Ophiusa, à cause des serpents qu’on y trouvait ; de Stadia, à cause de sa forme allongée, semblable au stade des athlètes de Macaira, bienheureuse, de Telcuinis, à cause des Telchiniens qui, après avoir quitté la Crète pour l’île de Chypre, finirent par se rendre dans l’île qui plus tard prit le nom de Rhodes. A-t-elle reçu ce dernier nom comme la rose de la Méditerranée, ou à cause de l’abondance de ses roses ? Quoi qu’il en soit, l’air en est si pur et si serein, qu’il ne se passe pas un jour de l’année, dit-on, sans qu’on y voie le soleil. Elle était si fertile, et dans une position si favorable pour le commerce, qu’elle fut de bonne heure extrêmement peuplée. Après avoir appartenu aux Romains, elle passa sous la domination des empereurs grecs ; puis Foulques de Villaret, grand maître des Hospitaliers, s’en empara le 15 août 1310.Enfin sous Villiers de l’Île-Adam, elle tomba au pouvoir de Soliman II, le 1er janvier 1583.après un siège long et meurtrier, et dès lors elle est restée aux Turcs. Elle porte maintenant le nom de Rhodis, et compte 30000 habitants. Sa capitale, Rhodes, au nord de l’île sur la côte est, se distinguait par son commerce, sa puissance, la magnificence de ses édifices, ses statues sorties des mains des plus habiles sculpteurs, et surtout par son colosse dont les pieds étaient placés à l’entrée du port sur deux roches, mais non point, comme on le dit souvent, sur les deux môles qui formaient l’entrée. Il fut commencé par Charès de Linde, et achevé par Lâchés de la même ville (300-288 av. J.-C.) ; douze ans furent consacrés à cet ouvrage, et soixante-six ans après (222 avant Jésus-Christ) le colosse (il avait 33 m de haut) fut abattu par un tremblement de terre ; huit cent soixante-quinze ans se passèrent avant qu’on touchât à ses ruines, et neuf cents chameaux furent chargés de ses débris en 635.Les autres villes de l’île de Rhodes étaient Linde, Jalyse et Camire.