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Nabal
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

(1 Samuel 25)

Descendant de Caleb, riche et grossier berger de Mahon, près du mont Carmel, méconnaît les services que lui a rendus David en protégeant ses troupeaux, et lui refuse brutalement quelques vivres qu’il lui demande pour ses soldats affamés. C’était peut-être un parvenu dont les richesses avaient desséché le cœur à l’égard du pauvre ; mais, en offensant un guerrier comme David, il fit une faute autant qu’un péché, et mérita bien le nom de Nabal qu’il portait, et qui signifie fou. Avare envers le pauvre dans la plus belle et la plus riche saison de l’année, à l’époque où la tonte des brebis eût dû, plus que jamais, lui imposer la générosité comme un devoir, il ne fut point avare envers lui-même, et ne se refusa aucune des réjouissantes orgies que la circonstance occasionnait trop souvent. Il fit un festin de roi, fut joyeux et s’enivra complètement.

Mais David avait juré qu’il ne laisserait rien à Nabal, depuis un homme jusqu’à un chien ; il s’avançait avec 400 hommes, et la vertu, comme la sagesse de Abigaïl, purent seules empêcher le guerrier courroucé d’exécuter ses menaces. Nabal désenivré, ayant appris le danger qu’il avait couru, et dont il avait été délivré par une épouse dont il était indigne, fut saisi d’effroi : « son cœur mourut au-dedans de lui, et devint comme une pierre ». Il mourut, au bout de dix jours, d’une maladie subite qui l’emporta, et qui fut, sans doute, causée par le saisissement qu’il avait éprouvé avant d’être seulement remis de ses débauches. David ne put cacher sa joie en apprenant que l’ennemi du roi choisi de Dieu avait été châtié d’une manière aussi prompte et aussi providentielle, non point que la mort de Nabal ait rien eu de miraculeux en elle-même ; l’homme avait été puni par où il avait péché, par sa débauche, son avarice, sa brutalité ; le fruit du péché, c’est la mort. Le nom de Nabal n’est plus rappelé qu’en 1 Samuel 27.3 ; 30.5 ; 2 Samueluel 2.2 ; 3.3 ; il est toujours joint à celui de son épouse, qui était devenue celle de David, comme si l’historien sacré voulait, en rappelant cet événement, montrer que la main de Dieu était avec David contre ses ennemis, et contre Saül en particulier, dont la cause était compromise aux yeux des fidèles par le châtiment de Nabal.