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Ismaël
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

1°. Fils d’Abraham et d’Agar (Genèse 16.15 ; 17.23 ; 21.14 ; 1 Chroniques 1.28). Ce n’était pas l’enfant de la promesse, mais Dieu ne lui en prédit pas moins de grandes destinées et d’abondantes bénédictions temporelles : « Voici, je l’ai béni, dit-il, et je le ferai devenir une grande nation ». Fort jeune encore, Ismaël se montra ce qu’il devait être plus tard, bruyant, gai, fier et violent, grand par lui-même, comme son frère Isaac était grand par la grandeur de Jéhovah. Vers sa dix-septième ou dix-huitième année, à ce que l’on pense, à l’époque du sevrage d’Isaac, Ismaël dut quitter la maison paternelle avec sa mère (Genèse 21.9), parce que celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’esprit (Galates 4.29). Dieu protégea dans sa fuite Ismaël, et continua de le bénir dans le désert de Paran, où il habita. Le jeune homme devint fort, vaillant, habile chasseur, et sa mère lui donna pour épouse une de ses compatriotes, Égyptienne comme elle. Il eut quatorze enfants, dont douze fils, qui furent autant de princes et chefs de tribus, selon les promesses faites à Abraham, et deux filles, dont l’une épousa Ésaü, son cousin. Ismaël rendit avec Isaac les derniers devoirs à son père, et mourut âgé de cent trente-sept ans (Genèse 25.17 ; 28.9 ; 36.3).

Les douze fils d’Ismaël furent, sous le nom d’Ismaélites, les pères de douze tribus arabes qui subsistent encore aujourd’hui, mais que l’on distingue cependant avec soin des Arabes primitifs et authentiques, les Joktanides ; quelques auteurs arabes appellent même les Ismaélites des Arabes fabriqués. Plusieurs de ces tribus sont bien connues et auront leurs articles spéciaux ; ainsi les Nabathéens, les Kédaréniens, etc. Saint Jérôme dit que de son temps les douze noms subsistaient encore. Le territoire d’Ismaël s’étendait depuis Havila, à l’orient, jusqu’à Shur, en Égypte. Vers le septième siècle, la plupart des Ismaélites embrassèrent l’islamisme, et sont encore maintenant plongés dans les ténèbres de cette dégoûtante morale, et de ce monothéisme sec et absurde. C’est ce que M. Coquerel appelle « le milieu entre l’erreur et la vérité », comme si ce milieu n’était pas l’erreur elle-même.

2°. Ismaël, fils de Néthania (2 Rois 25.23), descendant de David, fut du nombre de ceux qui restèrent en Judée après que Nébucadnetsar eut emmené captifs la plus grande partie des habitants de ce pays. Poussé par la jalousie, à ce qu’il paraît, parce qu’étant du sang royal il n’avait pas été nommé gouverneur du pays, il refusa d’obéir à Guédalia, et se ligua contre lui avec Baalis, roi de Ammon ; puis, abusant d’une confiance qu’il avait acquise par la dissimulation, il se jette sur Guédalia, au milieu d’un festin, et le tue ; il égorge ensuite ceux des adhérents de Guédalia qu’il rencontre, et les Caldéens qui sont en garnison à Mitspa. Quelques hommes de Sichem, de Silo, de Samarie, en tout quatre-vingt, allaient ayant la barbe rasée et les vêtements déchirés, offrir de l’encens et des dons en la maison de l’Éternel. Ismaël en est instruit ; il comprend que ces pieux Israélites seront les amis de l’ordre, et, par conséquent, ses ennemis à lui-même ; il les attire par ruse à Mitspa, où il les fait égorger et précipiter dans une fosse. Dix d’entre eux s’échappent seuls, en promettant de livrer à Ismaël ce qu’ils possèdent de provisions en froment, orge, huile et miel, cachées au milieu des champs. Il emmène ensuite captifs avec lui une partie des habitants de Mitspa, et les filles du roi qui avaient été confiées à Guédalia, et prend le chemin du pays de Ammon, où il espère être suffisamment protégé contre la vengeance probable de Nébucadnetsar. Mais Jokhannan et d’autres capitaines des villes de Judée, ayant appris les crimes d’Ismaël, mettent sur pied leurs gens de guerre, le poursuivent et l’atteignent près des grosses eaux de Gabaon. Les prisonniers reprennent courage et s’enfuient auprès de Jokhannan, qui vient à leur aide, et Ismaël, avec huit hommes qui lui restent, gagne au plus vite les terres de Baalis, affligé sans doute que tant de crimes aient été inutiles. On ignore où et comment il mourut (2 Rois 25.23 ; Jérémie 40 et 41).