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Hérodiens
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

Cette secte est seulement nommée dans l’Évangile sans que rien la définisse (Matthieu 22.16 ; Marc 3.6 ; 12.13). Josèphe même et Philon n’en parlent pas. Calmet les confond avec les Zélotes, disciples de Judas gaulonite, qui auraient reçu, dit-il, le nom d’hérodiens parce que Gaulon appartenait au territoire d’Hérode Antipas ; mais c’est forcé. Le plus probable c’est que c’étaient des Juifs qui, pour une raison ou pour une autre, tenaient le parti d’Hérode, et par conséquent des Romains dont il était le vassal, contre le reste du peuple juif qui supportait impatiemment le joug de l’étranger, et n’aspirait qu’à le secouer. Les hérodiens formaient donc un parti politique, peut-être sans organisation extérieure, mais réel, et puissant par l’appui du gouvernement. Ils s’unirent aux pharisiens pour tendre un piège à Jésus, et lui demandèrent s’il fallait payer le tribut à César ou non ; s’il répondait non, les hérodiens l’auraient appelé un séditieux ; s’il répondait affirmativement, les pharisiens triomphaient, ils en appelaient au peuple, et lui représentaient Jésus comme un ennemi de la nationalité juive. Notre Sauveur les rendit confus par sa divine sagesse, et leur montra que, aussi longtemps qu’ils acceptaient les avantages de la domination romaine, ils devaient en supporter les charges, qu’ils ne pouvaient pas refuser l’impôt s’ils acceptaient l’argent.

On compte huit ou neuf opinions particulières sur l’origine des hérodiens ; outre l’opinion de Calmet, il faut noter encore celle qui veut que les hérodiens aient tenu Hérode pour leur messie (mais quel Hérode ?), celle du père Hardouin, que c’étaient des platoniciens qu’Hérode avait essayé de mettre en vogue ; selon d’autres, c’étaient les sujets païens du territoire d’Antipas, ou bien simplement des gens de la maison d’Hérode qui voulurent sonder Jésus par curiosité, etc.