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Ruth 2
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et Noomi avait un parent de son mari, homme puissant et riche, de la famille d’Élimélec, appelé Boaz.

Ruth glane dans les champs de Boaz

2 Et Ruth, la Moabite, dit à Noomi : Laisse-moi aller aux champs et je glanerai des épis derrière celui aux yeux duquel j’aurai trouvé grâce.

Derrière celui… D’après la loi (Lévitique 19.9 ; Lévitique 23.22 ; Deutéronome 24.19), tout Israélite devait permettre aux pauvres et aux étrangers de glaner dans son champ. Mais plusieurs cherchaient sans doute à se soustraire à cette prescription, du moins jusqu’à ce que les gerbes eussent été enlevées. Ruth projette d’aller là seulement où elle trouvera un propriétaire bien disposé.

3 Et elle lui dit : Va, ma fille. Et elle s’en alla et vint glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Et il se rencontra qu’elle arriva dans le champ qui appartenait à Boaz, de la famille d’Élimélec. 4 Et voici Boaz vint de Bethléem et dit aux moissonneurs : L’Éternel soit avec vous !
Et ils lui dirent : L’Éternel te bénisse !

Boaz souhaite à ses serviteurs que Dieu soit avec eux dans leur travail et ceux-ci lui souhaitent à leur tour la bénédiction sur le produit de sa moisson. Cette salutation mutuelle montre le profond sentiment de piété que le culte del’Éternel avait développé au sein du peuple et qui persistait même dans cette époque de déchéance.

5 Et Boaz dit à son serviteur, établi sur les moissonneurs : À qui est cette jeune fille ?

Ces versets montrent premièrement que Boaz ne défendait à personne de glaner dans ses champs ; deuxièmement que l’origine de Ruth était connue de Boaz et de son régisseur, quoique Boaz la vît alors pour la première fois.

Boaz aperçoit Ruth qui, fatiguée, s’était retirée un moment à l’abri d’un hangard qui se trouvait dans le champ (verset 7).

6 Et le serviteur, établi sur les moissonneurs, répondit et dit : C’est la jeune Moabite qui est revenue avec Noomi de la campagne de Moab ; 7 elle a dit : Laissez-moi glaner et ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. Et elle est venue et elle a été debout dès le matin jusqu’à maintenant ; et ce repos qu’elle prend à la maison est court. 8 Et Boaz dit à Ruth : Écoute, ma fille : ne va pas glaner dans un autre champ ; ne t’éloigne pas non plus d’ici, et ainsi reste avec mes servantes.

Ces versets nous montrent le développement des sentiments de Boaz à l’égard de Ruth. Déjà favorablement disposé envers elle avant de la connaître, car il avait entendu raconter sa belle conduite à l’égard de Noomi, il est fortifié dans ses bonnes dispositions par la vue de son activité au travail et les louanges des moissonneurs, puis tout à fait gagné par l’humilité avec laquelle elle répond à ses paroles bienveillantes et à ses recommandations. Aussi ne la traite-t-il bientôt plus comme une simple glaneuse, mais comme un membre de sa maison, en l’invitant (verset 14) à partager le repas commun. Il en vient même (versets 15 et 16) à lui accorder des privilèges qui paraissent trahir plus que de la bienveillance.

9 Regarde le champ que l’on moissonnera, et va derrière elles : n’ai-je pas défendu à mes serviteurs de te toucher ? Et si tu as soif, va boire aux cruches de ce que les serviteurs auront puisé.

Va boire… Cette faveur était plus grande en Orient, où les eaux sont rares, qu’elle ne le serait chez nous.

10 Et elle tomba sur sa face et se prosterna contre terre, et lui dit : D’où vient que j’ai trouvé grâce à tes yeux et que tu t’intéresses à moi, qui suis une étrangère ? 11 Et Boaz répondit et lui dit : On m’a rapporté tout ce que tu as fait à ta belle-mère après la mort de ton mari ; comment tu as abandonné ton père et ta mère et le pays de ta naissance, et tu es venue vers un peuple que tu ne connaissais point auparavant. 12 Que l’Éternel te rende ce que tu as fait et que ta récompense soit entière de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël sous les ailes duquel tu es venue te retirer.

Sous les ailes… Comparez Psaumes 91.4 ; Psaumes 36.8 ; Psaumes 57.2.

13 Et elle dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux, mon seigneur ! Car tu m’as consolée, et tu as parlé selon le cœur de ta servante, bien que je ne sois pas même comme une de tes servantes.

On traduit aussi les premiers mots : J’ai trouvé grâce à tes yeux. Mais le mot hébreu exprime plutôt un vœu. Ruth demande la continuation de la bienveillance dont elle se voit déjà l’objet.

Bien que je ne sois pas même… On peut traduire aussi : Que je sois comme l’une…, en donnant à ces mots le sens d’un vœu.

14 Et Boaz lui dit au moment du repas : Approche-toi d’ici, et prends part au repas, et trempe ton morceau dans le vinaigre. Et elle s’assit à côté des moissonneurs, et il lui donna du grain rôti ; et elle mangea et fut rassasiée, et elle garda le reste.

Vinaigre : boisson acide, composée de vin aigri et d’un peu d’huile, très rafraîchissante et encore en usage en orient. On y retrouve également la coutume de manger des grains rôtis (Lévitique 2.14). Robinson, qui a assisté lui-même à une scène de moisson et mangé avec les moissonneurs, dit dans son ouvrage sur la Palestine : Au temps de la moisson, les grains de froment qui ne sont pas encore entièrement secs et durs sont rôtis dans une poële ou sur une pierre plate et fournissent un aliment très agréable.

15 Et elle se leva pour glaner. Et Boaz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu’elle glane aussi entre les gerbes et ne lui faites pas de honte,

Entre les gerbes. Ce verset suppose une faveur particulière dépassant celle qui lui avait été accordée au verset 7 ; comparez le mot : aussi. Nous sommes donc forcés de donner ici à l’expression entre les gerbes un autre sens qu’au verset 7. Il est probable que la différence repose sur l’expression derrière les moissonneurs au verset 7 (ceux qui forment les gerbes avec les épis coupés). Ici Ruth reçoit l’autorisation de marcher avec eux au moment où ils forment les gerbes. Et même, ordre est donné aux moissonneurs de laisser comme par mégarde des épis qu’ils auront tirés des javelles (Deutéronome 24.19).

16 et même vous tirerez pour elle quelques épis des javelles et vous les laisserez là, et elle les glanera, et vous ne lui ferez pas de reproches. 17 Et elle glana dans le champ jusqu’au soir, et elle battit ce qu’elle avait glané, et il y en eut environ un épha d’orge.

Un épha : vingt litres (Exode 29.40).

18 Et elle l’emporta et vint à la ville, et sa belle-mère vit ce qu’elle avait glané. Et elle sortit aussi ce qu’elle avait gardé de reste après avoir été rassasiée, et le lui donna. 19 Et sa belle-mère lui dit : Où as-tu glané aujourd’hui, et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi !
Et elle fit connaître à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et lui dit : L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Boaz.

Avant même d’avoir entendu son nom, Noomi bénit le bienfaiteur inconnu que Ruth a trouvé.

20 Et Noomi dit à sa belle-fille : Qu’il soit béni de l’Éternel, celui qui ne cesse pas d’être miséricordieux envers les vivants et envers les morts. Et Noomi lui dit : Cet homme est notre proche parent, l’un de ceux qui ont sur nous droit de rachat.

Envers les vivants et envers les morts : envers Ruth et Noomi aussi bien qu’il l’avait été précédemment envers Élimélec.

Et Noomi lui dit. Après la bénédiction souhaitée à Boaz, nous devons nous représenter un moment de silence et de réflexion après lequel Noomi reprend et communique à Ruth une nouvelle pensée qui lui est venue en ce moment même.

Droit de rachat. Voir chapitre 3.

21 Et Ruth, la Moabite, ajouta :
De plus il m’a dit : Reste avec mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute ma moisson.

Ajouta : en confirmation de ce que venait de dire Noomi.

22 Et Noomi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes, afin qu’on ne te maltraite pas dans un autre champ.

Afin qu’on ne te maltraite pas. En parlant ainsi à Ruth, elle ne lui dit pas toute sa pensée.

23 Et elle resta avec les servantes de Boaz pour glaner, jusqu’à la fin de la moisson des orges et de la moisson du froment, et elle demeurait avec sa belle-mère.

Pour glaner. Ces mots s’appliquent à Ruth seule et non pas aux servantes (Lévitique 19.9-10).

Elle demeurait… Elle retournait chaque soir chez Noomi.