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Psaumes 68
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 68

Les marches victorieuses du Roi d’Israël

Ce psaume est célèbre dans les annales de la Réforme française. C’était celui des Huguenots et des Camisards dans leurs luttes ardentes contre les ennemis de leurs croyances et de leurs libertés. C’est bien en effet une marche guerrière que nous avons ici, le chant de triomphe d’une armée rentrant avec son roi dans la capitale de son pays. Ce roi est Dieu lui-même, dont la puissance victorieuse a éclaté jadis, lorsqu’il fit sortir Israël d’Égypte (versets 2 à 11). Il vient de faire remporter à son peuple une grande victoire, semblable à celle de Débora, au temps des Juges (versets 12 à 24). Le peuple, en célébrant ce triomphe, annonce les victoires futures que Dieu lui donnera sur tous les peuples de la terre (versets 25 à 36).

Les critiques ont assigné à ce cantique, comme date de composition, les époques les plus diverses, à partir de David jusqu’au temps des Maccabées. La mention des tribus du nord, Zabulon et Nephthali (verset 28), indique une époque antérieure au schisme ; le cantique de Débora, qui remonte au temps des Juges, est cité (versets 8 et 12 à 15) comme un chant éminemment populaire, ce qu’il était sans doute à l’époque des premiers rois ; enfin la place saillante donnée dans le psaume à la montagne de Sion, comme résidence de l’Éternel, fait penser, conformément à la suscription, au temps de David. Cette marche guerrière aurait été composée au retour d’une des campagnes de ce roi et bien probablement à la fin de la guerre glorieuse contre les Syriens et les Ammonites à laquelle semble plus d’une fois faire allusion notre cantique.

Au reste, ce chant grandiose appartient à toutes les époques, en ce sens que la vérité qu’il exprime, concernant la marche victorieuse de Dieu, à la tête de son peuple, est de tous les temps. Plongeant par ses premiers versets dans les souvenirs du Sinaï, ce poème épique touche à l’avenir le plus lointain par la position centrale qu’il donne à Jérusalem, au milieu de toutes les nations soumises à l’Éternel et par sa note finale, qui prélude aux déclarations du Seigneur, relatives à son retour sur les nuées du ciel.

1 Au maître chantre. De David. Psaume. Cantique. 2 Que Dieu se lève, ses ennemis sont dispersés,
Et ceux qui le haïssent s’enfuient de devant sa face.

Les souvenirs du passé (2-11)

Les deux premières strophes (versets 2 à 4 et 5 à 7), tout en évoquant les souvenirs du désert, donnent la note générale du cantique entier. La troisième strophe (versets 8 à 11) rappelle plus spécialement les grandes scènes du Sinaï et de l’entrée en Canaan.

Que Dieu se lève… Le passage 2 Samuel 11.11, montre que, dans la guerre contre les Ammonites, l’arche avait été conduite au camp. Le psalmiste semble y faire allusion, tandis qu’il cite, d’après Nombres 10.35, la parole que Moïse prononçait, dans les marches d’Israël, quand les sacrificateurs portant l’arche donnaient le signal du départ.

3 Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes ;
Comme la cire fond au feu,
Les méchants périssent devant Dieu.

Fumée…, cire : ils croient être quelque chose, mais ils ne sont rien.

4 Mais les justes se réjouissent,
Ils sont dans l’allégresse devant Dieu
Et tressaillent de joie.

Mais les justes… Ce terme de juste désigne ici Israël, comme peuple élu de Dieu et chargé d’une mission divine. Comparez Nombres 23.10, Nombres 23.21. Ceux qui lui font la guerre la font à Dieu et méritent ainsi le nom de méchants (verset 3). L’apparition de Dieu, devant laquelle s’évanouissent ces derniers, est pour les justes un sujet d’allégresse si grande, que le psalmiste accumule ici les termes destinés à exprimer la joie.

5 Chantez à Dieu, psalmodiez à son nom,
Frayez le chemin à Celui qui s’avance à travers les déserts ;
L’Éternel est son nom ; soyez joyeux en sa présence !

Frayez le chemin, comme on le fait toujours en Orient pour un souverain qui s’annonce.

6 Père des orphelins, et défenseur des veuves,
Voilà ce qu’est Dieu, en la demeure de sa sainteté.

En la demeure de sa sainteté. De son sanctuaire, sa bénédiction se répand partout où elle est désirée et attendue.

7 Dieu donne aux délaissés une habitation,
Il met les captifs, au large dans le bien-être ;
Seuls les rebelles demeurent en des lieux arides.

Seuls les rebelles… Toute cette partie du psaume semble dominée par les souvenirs du séjour au désert (versets 2, 5, 8 à 11). Il y a peut-être ici allusion à ceux qui, par leur faute, ne purent pas entrer en Canaan.

8 Ô Dieu ! Quand tu sortis à la tête de ton peuple,
Quand tu t’avançais dans la solitude,
(Jeu d’instruments).

Quand tu sortis : comme un chef d’armée. Cette strophe reprend la pensée initiale du psaume (verset 2), en reproduisant les termes du cantique de Débora (Juges 5.4).

Jeu d’instruments. La vision de l’Éternel s’avançant à la tête de son peuple saisit tellement le psalmiste, qu’il s’interrompt, pour laisser les instruments de musique donner une impression de la grandeur de cette intervention.

9 La terre trembla ; même les cieux se fondirent devant Dieu,
Ce Sinaï [chancela] devant Dieu, le Dieu d’Israël.

La terre…, les cieux. Toute la création rendit hommage à Celui sans lequel elle n’existerait pas et qui se plaçait à la tête d’Israël.

10 Tu as fait tomber abondamment une pluie bienfaisante
Sur ton héritage, ô Dieu,
Et quand il était épuisé, tu l’as ranimé.

Ton héritage : le pays de Canaan, que Dieu a arrosé en vue de l’arrivée de son peuple et que, dans la suite, il a toujours ranimé, après les époques de sécheresse (Deutéronome 11.11-12).

11 Ton troupeau l’a habité,
Tu fournis de tes biens l’affligé, ô Dieu !

Ton troupeau. Le terme hébreu rappelle la faiblesse d’animaux inoffensifs. Israël, qui, dans ce même verset, est appelé l’affligé, est comparé à un troupeau dépourvu de moyens de défense. La puissance du Dieu devant lequel tremble toute la terre a pu seule le mettre en possession de Canaan.

12 Le Seigneur donne un ordre…
Les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée.

La victoire récente (12-24)

Un ordre. Cet ordre est le signal de guerre donné par Dieu même. David n’entreprenait pas une guerre sans consulter l’Éternel (1 Samuel 23.11-12 ; 1 Samuel 30.7 ; 2 Samuel 2.1 ; 2 Samuel 5.19-23). Il n’avait certainement pas manqué de le faire, lorsque l’arche était partie pour la guerre ammonite. L’ordre divin contient en lui-même la victoire. C’est pourquoi la bataille elle-même est passée sous silence. Mais nous voyons quel en est le double résultat : un cortège joyeux de femmes célébrant en chœur la victoire et l’armée en déroute des rois ennemis. Peut-être les versets 13 à 15 sont-ils comme les échos des chants de victoire des messagères de bonnes nouvelles. Comparez Exode 15.20 ; 1 Samuel 18.6-7 ; 2 Samuel 1.20.

13 Les rois des armées s’enfuient, s’enfuient,
Et celle qui garde la maison partage le butin.

Les rois des armées. Dans la guerre contre les Ammonites unis aux Syriens, Israël eut pour adversaires les rois de Tsoba, de Réhob, de Mahaca et de Tob et les battit (2 Samuel 10.6, 2 Samuel 10.8, 2 Samuel 10.19).

S’enfuient, s’enfuient. Comparez Juges 5.22.

Celle qui garde… Chaque mère de famille répartit entre les siens le butin assigné à son mari et à ses fils.

14 Tandis que vous reposez dans les enclos,
Les ailes de la colombe se sont couvertes d’argent,
Et ses plumes ont pris l’éclat de l’or.

Ces versets font l’effet de véritables énigmes et ont donné lieu à d’innombrables interprétations. Deux choses nous paraissent certaines : c’est d’abord que les mots : Vous reposez dans les enclos, concernent toute la partie du peuple qui est restée au pays, pendant que l’armée combattait, au loin ; il y a ici allusion au passage du cantique de Débora où l’on se moque de ceux qui, au lieu de combattre, sont restés dans les enclos, à écouter la flûte champêtre (Juges 5.16) ; et quant aux ailes de colombe qui ont l’éclat de l’argent et aux plumes brillantes d’or, ces images ne peuvent que représenter l’immense butin d’or et d’argent remporté par l’armée israélite : boucliers d’or, vases d’argent, d’or et d’airain (2 Samuel 8.3 ; 2 Samuel 8.7 ; 2 Samuel 8.10-11). La colombe est, Psaumes 74.19, l’image d’Israël, l’épouse bien-aimée de l’Éternel (comparez Cantique 2.14 ; Cantique 5.2, etc.). Elle est représentée là, comme se tenant cachée dans le creux du rocher qui lui sert de retraite ; ici, comme s’élançant au dehors, malgré sa timidité et remportant la victoire par une force qui n’est pas la sienne, puis rentrant dans son asile.

15 Quand le Tout-Puissant dispersa les rois dans le pays,
Il y eut de la neige sur le Tsalmon.

Il y eut de la neige sur le Tsalmon… Chez les Arabes, l’expression asperger de neige est synonyme de : répandre de la joie, tant la fraîcheur de la neige charme dans les contrées que brûle le soleil. La même image parait avoir été familière aux Israélites (comparez Proverbes 25.13). Ces mots peuvent donc s’entendre ainsi : il y aura de la joie dans cette victoire péniblement remportée. Tsalmon signifie obscurité. Ce mot désigne, comme nom propre, une montagne noire, couverte d’un épais et sombre feuillage ; il est spécialement appliqué à une montagne située près de Sichem (Juges 9.48). On pourrait entendre : Le Tsalmon se couvrit de neige, comme d’un joyeux vêtement de fête. Mais il y a peut-être une explication plus simple. Le fameux savant juif Aben-Esra voyait dans le Tsalmon de notre psaume une montagne du Hauran, au nord de la contrée où les Syriens et les Ammonites furent battus par les Israélites et le géographe Ptolémée mentionne un mont Asalmanon parmi les sommités du Hauran. Il est naturel que le psalmiste, voulant exprimer la joie des vainqueurs, ait choisi ses images dans la contrée même où fut remportée la victoire. Le Tsalmon (du Hauran), témoin de la bataille, s’associa à la joie des vainqueurs. Cette explication a l’avantage de faire comprendre comment, dans la strophe suivante, le poète s’adresse aux monts de Basan (ou du Hauran). On ne comprendrait pas autrement ce qu’il y aurait de soudain dans cette allocution, que rien, dans ce qui précède, n’aurait préparée.

16 C’est une montagne de Dieu que le mont de Basan,
C’est une montagne aux nombreuses cimes que le mont de Basan.

Le mont de Basan, imposant par ses énormes parois de basalte et ses nombreux sommets, mérite, semble-t-il, d’être appelé montagne de Dieu, plutôt que la modeste colline de Sion, choisie par l’Éternel pour sa résidence. Du haut de sa grandeur, il jette un regard jaloux sur les lieux où rentre l’arche et où se célèbre la victoire. Mais Dieu accorde à Sion une grandeur d’un autre genre. En y établissant sa sainte demeure, il l’élève à la majestueuse hauteur d’un Sinaï (verset 18).

17 Pourquoi, montagnes aux nombreuses cimes, ces regards d’envie
Contre la montagne que Dieu a choisie pour sa demeure ? Aussi bien, l’Éternel l’habitera à perpétuité. 18 Les chars de Dieu se comptent par myriades redoublées,
Par milliers de milliers.
Le Seigneur est au milieu d’eux ;
C’est un Sinaï en sainteté.

Les chars de Dieu… Il s’agit ici des innombrables armées d’anges qui environnent le trône de Dieu, prêtes à marcher au secours d’Israël.

19 Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs,
Tu as pris des dons parmi les hommes
Et [parmi] les rebelles eux-mêmes,
Afin d’avoir là ta demeure, Éternel Dieu !

Tu es monté… À son retour de la victoire, l’arche rentre en Sion, dans la résidence qui lui est assignée et qui est l’image du sanctuaire céleste, comme lieu de l’habitation de l’Éternel.

Les captifs…, des dons… Le triomphateur emmène avec lui des prisonniers, qui seront attachés à son service ; il a reçu en hommage des dons volontaires ; même des rebelles vaincus seront admis dans son royaume. Il semble ressortir des passages Esdras 2.58 ; Esdras 8.20 ; Néhémie 7.60, relatifs aux Néthiniens, que c’était la coutume du temps de David et de Salomon de consacrer au service du sanctuaire les prisonniers de guerre, sous la direction des Lévites, pour les usages serviles. Cet usage explique à la fois ce verset de notre psaume et l’application qu’en fait saint Paul à l’ascension du Seigneur (Éphésiens 4.7-13). L’apôtre nous montre Jésus, après sa grande victoire, distribuant d’en-haut les dons de sa grâce, prenant à son service les hommes qu’il a sauvés, même des rebelles, tels que l’apôtre lui-même et faisant d’eux les serviteurs de son Église.

Jour après jour… La strophe versets 16 à 19 est le point culminant du psaume. De cette hauteur, le psalmiste jette un regard en arrière sur la crise redoutable que son règne vient de traverser et s’assure pour l’avenir le secours de l’Éternel, pour toutes les luttes qu’Israël aura encore à soutenir.

20 Béni soit le Seigneur !
Jour après jour, il porte nos fardeaux.
Le Dieu fort de notre délivrance.
(Jeu d’instruments). 21 Lui, le Dieu fort, est un Dieu fort pour nous sauver,
Et c’est à l’Éternel, notre Dieu, qu’appartiennent les issues de la mort.

Les issues de la mort : le pouvoir d’arracher les siens à la mort la plus imminente.

22 Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis,
Le crâne chevelu de celui qui marche dans ses mauvaises actions.

Dieu brisera la tête… La délivrance du peuple de Dieu ne s’opère que par la destruction des puissances qui s’opposent à son développement.

Le crâne chevelu : une chevelure abondante est l’image de la plénitude de la vie naturelle, dans sa force. Comparez Nombres 6.5, sur le naziréat.

23 Le Seigneur a dit :
De Basan je les ferai revenir ;
Des profondeurs de la mer, je les ferai revenir,

De Basan… Le psalmiste cite ici un oracle divin, rendu peut-être par l’un des prophètes qui entouraient David, au moment où l’armée partait pour les régions de Basan. Les profondeurs de la mer sont une expression hyperbolique, pour désigner ce qu’il y a de plus inaccessible.

24 Afin que tu plonges ton pied dans le sang,
Et que la langue de tes chiens ait sa part de l’ennemi.

Que tu plonges dans le sang… De telles expressions sont conformes à l’esprit des temps antiques. Elles s’expliquent ici par le fait que les ennemis d’Israël sont moins les siens que ceux de Dieu même (verset 22) et sont envisagés en conséquence comme dignes de tous les châtiments.

25 On a vu ta marche, ô Dieu !
La marche de mon Dieu, de mon Roi, dans le sanctuaire.

L’avenir du peuple de Dieu (25-36)

L’entrée triomphale de l’armée à Jérusalem (versets 25 à 28) est le gage de ce glorieux avenir, où tous les rois rendront hommage au Dieu d’Israël (versets 29 à 36).

On a vu. Le peuple entier a assisté à la rentrée triomphale de l’Éternel, à la tête de l’armée victorieuse.

Dans le sanctuaire, où Dieu est entré lui-même avec l’arche de l’alliance.

26 En avant sont les chanteurs ;
En arrière, les joueurs d’instruments ;
Au milieu, des jeunes filles jouant du tambourin. 27 Bénissez Dieu dans les assemblées,
Bénissez le Seigneur, vous, descendants d’Israël !

Bénissez Dieu… Le psalmiste exhorte le peuple à joindre sa voix à celle des chœurs qui s’avancent.

Descendants d’Israël, hébreu : vous qui sortez de la source d’Israël, de Jacob, le premier que Dieu ait honoré du nom d’Israël (Genèse 32.28).

28 C’est là que sont Benjamin, le petit, qui domine sur eux,
Les chefs de Juda et leur troupe,
Les chefs de Zabulon, les chefs de Nephthali.

Deux tribus du sud, Juda et Benjamin et deux des plus septentrionales, Zabulon et Nephthali, sont nommées ici comme représentant la nation tout entière ou peut-être comme s’étant particulièrement distinguées dans la guerre récente. Zabulon et Nephthali sont aussi désignés spécialement dans le cantique de Débora, auquel notre psaume ne cesse de faire allusion (Juges 5.18). Ce passage montre clairement que ce psaume date d’un temps où les tribus du nord ne formaient encore qu’un corps avec celles du sud, qu’il est donc antérieur au schisme.

Benjamin domine : par le fait qu’il possède la capitale de tout le pays.

29 Ton Dieu a décrété ta force.
Donne force, ô Dieu, à l’œuvre que tu as accomplie pour nous !

Ton Dieu… Ce n’est pas toi qui as remporté la victoire, ô Israël, c’est ton Dieu, par l’ordre duquel tu as été rendu fort. Mais ce n’est là qu’un commencement de l’œuvre divine. Israël demande que cette œuvre se continue et s’achève.

30 De ton palais, qui domine Jérusalem,
Tu recevras les présents que t’apporteront les rois.

Tu recevras… Puisque c’est Dieu qui est le vrai roi vainqueur, c’est lui qui reçoit les présents offerts par des rois amis ou les tributs des vaincus.

31 Tance la bête des roseaux,
La troupe des taureaux avec les veaux des peuples.
Qu’ils se prosternent avec des lingots d’argent !
Il a dispersé les peuples qui se plaisent aux combats.

La bête des roseaux. Il s’agit de l’Égypte, dont l’emblème est, soit le crocodile (Ézéchiel 29.3), soit l’hippopotame.

Taureaux et veaux : les rois païens voisins d’Israël, avec les peuples sur lesquels ils dominent. Le psalmiste ne parle expressément que de l’ancien ennemi, l’Égypte. Il avait sans doute à ce moment quelque raison de le mentionner. Nous savons en effet par 1 Rois 11.14 que, sous David, le jeune Hadad, de la famille d’un roi édomite vaincu par David, s’enfuit en Égypte et y fut si favorablement accueilli, qu’il devint le beau-frère du roi. À une époque plus tardive, le psaume parlerait plutôt des rois de Syrie, de Babylonie ou d’Assyrie.

Qu’ils se prosternent, hébreu : Qu’ils s’humilient, en apportant comme tribut des lingots d’argent.

Qui se plaisent au combat. David n’était, pas dans ce cas : c’était le roi ammonite qui, en outrageant ses ambassadeurs, avait provoqué la guerre.

32 De grands seigneurs viennent d’Égypte ;
L’Éthiopie s’empresse d’étendre ses mains vers Dieu.

L’Éthiopie étend ses mains. Ses envoyés viennent avec ceux de l’Égypte offrir des présents.

Vers Dieu : en la personne du roi d’Israël.

33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu ;
Psalmodiez au Seigneur,
(Jeu d’instruments).

Conclusion : Tous les royaumes unissent leurs cantiques en l’honneur de Dieu.

Les grandes choses déjà accomplies en font pressentir de plus grandes encore.

34 À Celui qui s’avance sur les cieux, les cieux éternels !
Voici, il fait retentir sa voix avec force.

Il s’avance sur les cieux, pour dominer sur toute la terre.

35 Donnez la force à Dieu !
Sa majesté est sur Israël, et sa force dans les nuées.

À Israël, son peuple, il appartient de donner gloire à son nom parmi tous les peuples et d’étendre son pouvoir de Sion sur le monde entier. David ne pouvait ignorer la promesse divine faite à Abraham concernant la bénédiction qui devait se répandre par le moyen de sa postérité sur tous les peuples (Genèse 12.3. Comparez Psaumes 66 et 67).

Sa force dans les nuées : où gronde le tonnerre, mais d’où descendent aussi les pluies fertilisantes.

L’étude détaillée du psaume nous convainc qu’il ne saurait appartenir à aucune autre époque que celle de David. Ainsi que le Psaume 18, avec lequel il offre plus d’une analogie, il est une des grandes compositions épiques du plus glorieux des règnes israélites. Mais, à l’inverse des poèmes profanes de ce genre, ce ne sont ni le roi, ni la nation, qui sont glorifiés ; Dieu seul est exalté. Il n’est pas étonnant qu’une inspiration d’un souffle aussi saint s’élève jusqu’à la prophétie et que la victoire remportée soit bien réellement le gage de l’établissement futur du règne universel de Dieu.

36 Tu es redouté, ô Dieu, du milieu de tes sanctuaires ;
Le Dieu d’Israël est celui qui donne force et puissance à son peuple.
Béni soit Dieu !