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Psaumes 52
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 52

Le châtiment du calomniateur

Ce psaume est un des huit que la tradition rapporte au temps des persécutions de Saül (7, 34, 52, 54, 56, 57, 59, 142). Il fait partie du groupe des psaumes élohistes attribués à David, qui commence au Psaume 51 et va jusqu’au Psaume 70 et dans ce groupe, il ouvre une série de quatre cantiques (52 à 55) auxquels on a reconnu, en leur donnant le nom de Maskil, une valeur éducative spéciale. C’est en effet une leçon divine bien remarquable que celle qui se dégage de l’histoire d’un Doëg, en regard de celle de David : l’un, tout-puissant auprès de son maître, grâce à la calomnie, massacrant quatre-vingt-cinq sacrificateurs et auteur de la destruction de toute une ville (1 Samuel 22.1) ; l’autre, fugitif, sans cesse menacé de mort. Mais le premier disparaît de la scène de l’histoire, sans qu’il soit plus jamais fait mention de lui ; le second devient le fondateur d’une dynastie qui ne doit pas s’éteindre.

Les détails du psaume entrent parfaitement dans le cadre de l’histoire de Doëg ; aucun trait cependant, si ce n’est la mention de la calomnie, ne la rappelle expressément.

Après avoir reproché à son ennemi sa méchanceté (versets 3 à 6), le psalmiste lui dénonce le jugement divin (versets 7 à 9) et donne essor à la confiance qu’il ne cesse pas d’avoir en son céleste protecteur (versets 10 et 11).

1 Au maître chantre. Méditation de David. 2 À l’occasion du rapport que Doëg, l’Édomite, vint faire à Saül, en lui disant : David s’est rendu dans la maison d’Ahimélec. 3 Pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, homme puissant ? La bonté de Dieu dure à toujours.

La langue criminelle (3-6)

Pourquoi te glorifies-tu ? Comme si ce n’était pas assez de faire le mal, qu’il faille encore en tirer vanité !

Homme puissant, hébreu : héros. Doëg a montré sa grande force en calomniant et en massacrant des innocents.

Il y a des héros en mal comme en bien
— La Rochefoucauld

La bonté de Dieu… Tu as beau faire Dieu est là pour me garder.

4 Ta langue n’invente que ruine, C’est un rasoir affilé, elle ne dit que fourberie. 5 Tu aimes le mal plus que le bien, Le mensonge plus que la droiture.
(Jeu d’instruments). 6 Tu aimes toutes les paroles de destruction, Langue trompeuse ! 7 Aussi Dieu te détruira pour toujours, Il te saisira et t’arrachera de ta tente, Il te déracinera de la terre des vivants.
(Jeu d’instruments).

Dieu détruit le destructeur (7-9)

Aussi… Il te sera fait comme tu fais à d’autres ; le châtiment est la conséquence logique du crime (Proverbes 16.4 ; Ésaïe 56.4). Remarquer l’énergie du langage, dans ces quatre verbes qui se suivent rapidement comme une série de catastrophes. Il te détruira, comme un édifice qu’on démolit, te saisira, comme un charbon que l’on prend au foyer et que l’on jette (c’est le sens du mot hébreu), te déracinera, comme une mauvaise plante.

De ta tente : peut-être ce mot fait-il allusion aux occupations de Doëg, qui était chef des bergers de Saül.

De la terre des vivants : comme un être qui ne mérite pas de vivre.

8 Les justes le verront, et ils craindront,
Et ils riront à son sujet :

Ils riront. Ce n’est pas ici la joie maligne de la chute d’un ennemi, telle que celle qui est condamnée Proverbes 24.17-18. Une joie pareille ne pourrait, sans hypocrisie, faire appel, comme c’est le cas ici, au nom de Dieu. Ce qui s’exprime ici par le rire, c’est l’impression produite par la vue d’une délivrance qui contraste d’une manière si inattendue avec la catastrophe préparée par le méchant.

9 Le voilà, l’homme qui n’avait point pris Dieu pour asile, Qui se confiait en ses grandes richesses
Et mettait sa force en sa méchanceté.

L’existence d’un homme qui se confiait en ses grandes richesses et même en sa méchanceté, est un défi continuel jeté à Dieu.

Ses richesses : celles de Doëg s’étaient sans doute considérablement accrues à la suite de sa délation.

10 Mais moi, je suis comme un olivier verdoyant Dans la maison de Dieu, Je me confie en la bonté de Dieu à toujours et à perpétuité.

La sécurité du juste (10-11)

Mais moi, le persécuté, l’impuissant.

Un olivier verdoyant : en opposition à l’arbre déraciné du verset 7.

Dans la maison de Dieu. Tandis que l’homme puissant est arraché de sa tente (verset 7), le fugitif sans asile se trouve avoir la plus admirable des demeures (Psaumes 27.1 ; Matthieu 19.29). David n’a jamais habité, au sens propre, dans le sanctuaire. Mais, ayant l’arche tout près de lui, il pouvait envisager sa demeure comme une dépendance de la maison de Dieu.

Je me confie en la bonté de Dieu et non dans les richesses (verset 9). Tous les traits de ce verset 10 forment la contrepartie du sort et de la conduite du méchant.

11 Je te louerai toujours, parce que tu as fait cela ;
Et je veux espérer en ton nom, car il est propice, En présence de tes fidèles.

Tu as fait cela. Ce temps passé, ainsi que la mention de la maison de Dieu, donne à penser que le psaume a été composé au temps de la royauté de David, au souvenir des événements passés.

Je veux espérer… en présence de… Cette expression étonne quelque peu. On comprendrait mieux : Je te louerai en présence des fidèles ; c’est le sens que l’on obtient, par une légère modification du verbe (achavvé, au lieu de akavvé). Cette leçon a été admise par plusieurs exégètes.