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Psaumes 147
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 147

Le Dieu qui relève Jérusalem

Nous pouvons, à la lecture de ce psaume, nous faire une idée de la joie qui fut celle du peuple de Dieu, lorsque, après tous ses désastres et son exil, il vit Jérusalem relevée et entourée de fortes murailles, tandis que les campagnes, longtemps incultes et désolées, recommençaient à donner leurs récoltes. C’est alors que le cri d’allégresse Alléluia, qui semble dater du retour de l’exil (voir Psaumes 104.35, note), était, comme dans notre psaume et ceux du même groupe, le premier et le dernier mot de tous les chants.

Le Psaume 147 loue l’Éternel comme le Dieu qui agit à la fois dans la nature, pour y produire les changements les plus merveilleux et au sein de son peuple, pour guérir ses plaies et lui donner force et sécurité. La description du travail divin au sein de la création matérielle alterne avec celle des bienfaits dont Israël est l’objet. La même parole divine opère dans l’un et l’autre domaine et son action toute-puissante à l’égard des créatures qui ne connaissent pas Dieu, est le gage de ce qu’elle peut produire pour le bien de ceux qui le craignent.

Le psaume, abstraction faite du verset 1, comprend deux parties égales (versets 2 à 11 et 12 à 20), dont les Septante et la Vulgate font à tort deux cantiques distincts.

1 Louez l’Éternel,
Car il est bon de psalmodier à notre Dieu,
Car il est doux, il est beau de proclamer sa louange !

Invitation à louer Dieu.

Il est doux. Celui qui loue l’Éternel de tout son cœur y trouve une grande joie ; et en même temps il est beau, bienséant de le faire, c’est un service raisonnable (Romains 12.1), comparez Psaumes 23.1 ; Psaumes 92.1.

2 L’Éternel rebâtit Jérusalem
Et rassemble les bannis d’Israël,

L’Éternel discerne les humbles et prend soin d’eux. Cette première partie du psaume comprend deux strophes d’égale longueur (versets 1 à 6 et 7 à 11 ).

L’Éternel rebâtit…, rassemble… De même que les pierres éparses sont réunies pour former de nouvelles murailles, les membres dispersés du peuple sont rassemblés pour former un nouvel Israël.

3 Il guérit ceux qui ont le cœur brisé
Et bande leurs plaies. 4 Il fixe le nombre des étoiles,
Il les appelle toutes par leur nom.

Il fixe le nombre des étoiles. Le lien entre cette pensée et ce qui précède est plus étroit qu’il ne le semble : il n’est pas difficile à l’Éternel de rassembler de partout les membres de son peuple, puisqu’il voit d’un regard les étoiles qui peuplent le ciel immense. C’est ici un écho d’Ésaïe 40.26-27. Voir aussi Genèse 15.5.

5 Grand est notre Seigneur, et puissant en force !
Il n’est point de limite à son intelligence. 6 L’Éternel soutient les humbles,
Il abaisse les méchants jusqu’à terre.

L’Éternel soutient…, abaisse. Cette parole est le terme auquel aboutit ce qui vient d’être dit. Le Dieu qui connaît toutes les créatures de l’univers entier a su distinguer les humbles, dans leur affliction (hébreu : anavim, ceux qui souffrent avec humilité et soumission) et les méchants, dans leur orgueil, pour soutenir les uns et abaisser les autres : allusion à la chute de Babylone qui a eu pour résultat la délivrance d’Israël.

7 Chantez à l’Éternel avec louange,
Psalmodiez à notre Dieu sur la harpe !

Chantez à l’Éternel. Nouvelle invitation à la louange, suivie d’un développement nouveau sur la bonté, du Dieu tout-puissant.

8 Il couvre les cieux de nuées,
Il prépare la pluie pour la terre,
Il fait germer l’herbe sur les montagnes ; 9 Il donne au bétail sa pâture,
Aux petits du corbeau qui crient.

Ici le psalmiste n’en appelle pas au ciel étoilé, pour témoigner de cette bonté, mais aux créatures terrestres inférieures à l’homme : au bétail, en faveur duquel travaillent les nuées, les pluies, la végétation, aux petits du corbeau, l’un des plus vulgaires d’entre les oiseaux. Si l’Éternel a soin d’eux, comment oublierait-il ceux qui le craignent ? Le Seigneur développe le raisonnement qui n’est qu’indiqué dans notre psaume (Luc 12.24).

Qui crient : voir Job 39.3, note et Psaumes 104.21, note.

10 Ce n’est point en la vigueur du cheval qu’il se complaît,
Ni aux jarrets de l’homme qu’il a égard.

La vigueur du cheval. Oubliant la dépendance dans laquelle sont toutes les créatures vis-à-vis de Dieu, l’homme attend son salut, dans le danger, de la vigueur de son cheval ou de la force de ses propres membres. Ce qui plaît à l’Éternel, ce ne sont pas ces avantages-là, c’est la crainte qu’on a de lui.

11 L’Éternel prend plaisir en ceux qui le craignent,
En ceux qui espèrent en sa bonté. 12 Jérusalem, rends gloire à l’Éternel,
Sion, loue ton Dieu !

Le bien que Dieu a fait à son peuple (12-20)

13 Car il a affermi les barres de tes portes,
Il a béni tes fils au milieu de toi,

Tes fils : plus nécessaires encore à la sécurité de la ville que les murs avec leurs portes et leurs barres de fer.

14 Lui qui a rendu la paix à ton territoire
Et te rassasie de la moelle du froment.

Qui a rendu la paix. Le livre de Néhémie (Néhémie 6.16) raconte comment les ennemis d’Israël rentrèrent dans le calme, quand ils virent que les murailles de Jérusalem étaient reconstruites.

15 Il envoie ses ordres sur la terre,
Sa parole court avec rapidité ;

Sa parole court (15-18)

Comparez Psaumes 33.9. La transformation qui vient d’être décrite n’aurait pas pu se produire sans un ordre divin semblable à ceux dont nous voyons l’effet dans la nature, quand neige et glace fondent au soleil.

16 Il donne la neige comme de la laine,
Il répand le givre comme de la cendre ;

La neige et les glaçons représentent les temps d’adversité, qui viennent et disparaissent au commandement de Dieu.

Comme de la laine : aussi blanche et légère, quand elle tombe sans bruit, que des flocons de laine qui joncheraient le sol.

17 Il jette ses glaçons comme par morceaux ;
Qui peut résister à ses frimas ?

Il jette ses glaçons par morceaux, sous forme de grêlons.

18 Il envoie sa parole et les fait fondre ;
Il fait souffler son vent, les eaux s’écoulent. 19 Il a fait connaître sa parole à Jacob,
Ses statuts et ses ordonnances à Israël.

Sa parole, que personne n’entend, quand elle porte partout les ordres de Dieu, pour produire dans la nature des effets merveilleux (versets 15 et 18), est devenue compréhensible pour Israël, auquel elle a fait connaître la volonté et l’amour de Dieu : privilège immense, plus grand que tous les autres et qui n’a été accordé à aucun autre peuple.

20 Il n’a point agi de même envers aucune des nations,
Elles ne connaissent point ses ordonnances.
Louez l’Éternel !