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Néhémie 8
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux, et ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, que l’Éternel avait prescrite à Israël.

Tout le peuple se rassembla : dans un sentiment de reconnaissance ; puis le septième mois était celui de deux grandes fêtes (Expiations et Tabernacles).

La porte des Eaux, à l’orient du Haram (Néhémie 3.26 ; Néhémie 12.37). La place qui est devant la porte des Eaux est probablement celle où avait eu lieu précédemment la réunion d’Esdras 10.9. Elle s’étendait entre le mur extérieur et la façade orientale du temple.

Et ils dirent à Esdras, le scribe. Esdras était depuis treize ans chargé par le roi d’une mission religieuse à Jérusalem (Esdras 7.26). Il n’avait point été infidèle à son mandat : il avait sauvé son peuple de l’idolâtrie qui s’y serait certainement réintroduite par les mariages mixtes. Voyez Esdras chapitres 9 et 10. Mais ce commencement de réformation, suivi, à ce ne l’on peut supposer, d’une tentative le fortifier Jérusalem, avait précisément amené contre les Juifs une levée de boucliers : les murs et les portes avaient été brûlés avant d’avoir pu être achevés et le malheur des temps avait condamné Esdras à une inaction qui ne put faire place à une nouvelle activité que lorsque les murs furent terminés et l’existence matérielle de la capitale assurée. Ceci paraît expliquer suffisamment le long silence qui s’est fait autour de la personne d’Esdras. Il semble qu’il ait attendu pour rentrer en scène l’appel que le peuple lui adresse ici. D’autres ont supposé qu’il fut absent de Jérusalem pendant une dizaine d’années et qu’il y revint au moment même où les murs s’achevèrent.

Sur le titre de scribe donné à Esdras, qui au verset 2 est appelé sacrificateur, voir Esdras 7.11.

D’apporter le livre de la loi de Moïse. Il se peut fort bien qu’Esdras ait apporté de Babylone un exemplaire de la loi de Moïse tel qu’il n’en existait aucun dans la colonie juive. Mais il ne s’ensuivrait pas que ce livre fût de sa composition et ne fût pas connu auparavant : il jouit d’une autorité incontestée et, auparavant déjà, le peuple et Néhémie se sentent liés ou condamnés par cette loi (Néhémie 1.8 ; Esdras 9.1).

2 Et Esdras le sacrificateur apporta la loi devant l’assemblée, hommes et femmes, et tous ceux qui étaient capables de comprendre. C’était le premier jour du septième mois.

Et tous ceux qui étaient capables de comprendre : les enfants en âge de raison.

Le premier jour du septième mois : la plus solennelle des nouvelles lunes ; jour de repos sabbatique et de sainte convocation, annoncée par de grandes fanfares (Lévitique 23.23-25, Nombres 29.4-6).

3 Et il lut dans le livre, en face de la place qui est devant la porte des Eaux, depuis l’aube jusqu’au milieu de la journée, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étaient capables de comprendre ; et les oreilles de tout le peuple étaient tendues vers le livre de la loi.

Nous voyons par les versets 4 à 8 que cette lecture de la loi faite par Esdras alternait avec des explications données par les Lévites.

Et à côté de lui. Le troisième livre d’Esdras mentionne à droite un Azarias qui ne figure pas ici. Si nous admettons dans notre texte une omission, Esdras aurait eu sept assistants de chaque côté. Mais le même livre apocryphe omet le dernier à gauche (Mésullam), qui n’est rattaché ici au précédent par aucune copule, en sorte qu’il n’y a peut-être eu que six hommes de chaque côté, ce qui correspondrait aux douze tribus. Ces hommes étaient bien probablement des sacrificateurs.

4 Et Esdras le scribe se tenait sur une estrade de bois, faite pour la circonstance, et à côté de lui, à sa droite, se tenaient Matthithia et Schéma et Anaïa et Urie et Hilkija et Maaséia, et à sa gauche Pédaïa et Misaël et Malkija et Hasum et Hasbaddana et Zacharie-Mésullam. 5 Et Esdras ouvrit le livre devant les yeux de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple, et lorsqu’il ouvrit le livre, tout le peuple se tint debout.

Le peuple se tint debout. Les Rabbins prétendent que depuis le temps de Moïse ce fut toujours la coutume en Israël d’écouter debout la lecture de la loi, mais c’est ici la première trace de la chose.

6 Et Esdras bénit l’Éternel, le grand Dieu ; et tout le peuple répondit : Amen, amen ! En élevant les mains, et ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant l’Éternel, le visage contre terre.

Esdras commence par une prière de bénédiction, à peu près comme David en 1 Chroniques 29.10 ; et le peuple répond comme 1 Chroniques 16.36.

7 Et Josué et Bani et Sérébia, Jamin, Akkub, Sabthaï, Hodija, Maaséia, Kélita, Azaria, Jozabad, Hanan, Pélaïa et les Lévites expliquaient la loi au peuple, et le peuple demeurait en place.

De ces treize noms quelques-uns reparaîtront Néhémie 9.4-5 ; Néhémie 11.15-18 ; Néhémie 12.10-14.

Et les Lévites, c’est-à-dire : Et d’autres Lévites, car les hommes qui viennent d’être nommés sont déjà des Lévites. Plusieurs proposent de supprimer la conjonction et.

Expliquaient la loi. Esdras lut un premier morceau (verset 5), puis un des Lévites ajouta des explications. La lecture reprit, faite cette fois par un Lévite (verset 8) et un autre Lévite prit la parole.

8 Et ils lurent exactement dans le livre, dans la loi de Dieu, l’exposant et en donnant l’intelligence, et le peuple comprit ce qu’on lui avait lu.

Et ils lurent exactement. Le mot meporasch, que nous rendons ici et Esdras 4.18 par exactement, indiquerait une lecture conforme au texte. On sait que dans ce temps les voyelles n’accompagnaient pas encore les consonnes dans l’écriture hébraïque et formaient l’objet d’une tradition qu’il fallait connaître. D’autres traduisent distinctement, ou : et ils traduisirent, pensant, contrairement à Néhémie 13.24 que les Juifs ne comprenaient plus que l’araméen.

9 Et Néhémie, qui était le gouverneur, et le sacrificateur Esdras, le scribe, et les Lévites, qui expliquaient la loi au peuple, dirent à tout le peuple : Ce jour est consacré à l’Éternel, votre Dieu ; ne soyez point dans le deuil et ne pleurez point ! Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi.

Célébration de la fête de la nouvelle lune (9-12)

Le gouverneur (hébreu Hatthirschatha, voir Esdras 2.63). Néhémie lui-même se donne le titre de pécha (Néhémie 5.14 ; Néhémie 5.15 ; Néhémie 5.18), que nous avons rendu par le même terme. Ceci montre que nos trois chapitres ne sont pas de lui.

Ne pleurez point ! La lecture de la loi avait fait sur le peuple une impression si profonde, que ce jour d’actions de grâces se changeait en un jour de larmes et de jeûne. Néhémie arrête cette déviation.

10 Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez des boissons douces, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien d’apprêté, car ce jour est consacré à notre Seigneur ; ne vous affligez point, car la joie de l’Éternel, voilà votre force.

Envoyez des portions. La loi (Deutéronome 16.11 ; Deutéronome 16.14) recommandait ce genre de bienfaisance, qui apparaît ici pour la première fois dans la pratique. Voir Esther 9.19.

11 Et les Lévites calmaient tout le peuple, en disant : Faites silence, car ce jour est saint, et ne vous affligez point.

Faites silence. Les Orientaux pleurent bruyamment.

12 Et tout le peuple alla manger et boire, et envoya des portions, et se livra à de grandes réjouissances, car ils avaient bien compris les paroles qu’on leur avait adressées.

Les paroles qu’on leur avait adressées : les exhortations à bannir la tristesse (versets 10 et 11). La loi de Dieu retrouvée était une grâce, donc un sujet de joie.

13 Et au second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les sacrificateurs et les Lévites s’étant rassemblés auprès d’Esdras, le scribe, pour étudier les paroles de la loi,

Fête des Tabernacles (13-18)

Pour étudier… Cette assemblée, moins générale que celle de la veille, est formée des hommes qui veulent continuer à étudier la loi.

14 ils trouvèrent écrit dans la loi que l’Éternel avait donnée par Moïse, que les fils d’Israël devaient habiter sous des cabanes, pendant la fête, au septième mois,

Voir Lévitique 23.39-43 ; Deutéronome 16.13-15.

15 et qu’ils devaient proclamer et faire publier dans toutes leurs villes et à Jérusalem ces paroles : Allez à la montagne, et apportez des rameaux d’olivier et des rameaux de l’arbre à huile, des rameaux de myrte, des rameaux de palmiers et des rameaux d’arbres touffus, pour faire des cabanes, selon qu’il est écrit.

Et qu’ils devaient proclamer. Voir Lévitique 23.4.

Allez à la montagne : non pas, comme on pourrait le penser, à la montagne des Oliviers, mais en général sur les hauteurs, qui sont boisées, par opposition aux champs cultivés.

L’arbre à huile : l’olivier sauvage.

16 Et le peuple sortit, et ils apportèrent ces [rameaux] et se firent des cabanes, chacun sur son toit, dans leurs cours et dans les parvis de la maison de Dieu, et sur la place de la porte des Eaux, et sur la place de la porte d’Éphraïm,

La place de la porte des Eaux. Voir verset 3.

D’Éphraïm : Néhémie 3.8. Sur ces deux places se réunirent probablement les Juifs de la campagne.

17 et toute l’assemblée, ceux qui étaient revenus de la captivité, firent des cabanes et habitèrent dans ces cabanes, car les fils d’Israël n’avaient point fait ainsi depuis les jours de Josué, fils de Nun, jusqu’à ce jour. Et il y eut une fort grande joie.

Cette fête s’était célébrée (Esdras 3.4 ; 1 Rois 8.65 ; 2 Chroniques 7.9), mais jamais, depuis Josué, aussi fidèlement et aussi généralement.

18 Et on lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu’au dernier, et ils firent la fête sept jours, et au huitième jour il y eut une fête de clôture, comme il était ordonné.

La lecture de la loi n’était prescrite que pour la fête des Tabernacles de l’année sabbatique (Deutéronome 31.10). Le peuple fait preuve d’un zèle extraordinaire.

Une fête de clôture. Voir Nombres 29.35 ; Lévitique 23.36. C’était le vingt-deuxième jour du septième mois.