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Juges 12
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et les hommes d’Éphraïm se rassemblèrent et passèrent vers Tsaphon et dirent à Jephthé : D’où vient que tu es allé combattre les fils d’Ammon, et que tu ne nous as pas appelés pour aller avec toi ? Nous allons brûler sur toi ta maison.

Guerre entre Éphraïm et Galaad et mort de Jephthé (1-7)

Et les hommes d’Éphraïm. Éphraïm s’irrite de nouveau, comme il l’avait déjà fait une fois, de ce qu’un grand acte de délivrance se soit accompli sans son concours. Y avait-il sous cette susceptibilité, une tendance à la suprématie, qui faisait, que cette tribu ne pouvait supporter qu’il fit sans elle quelque chose de grand ? Nous l’ignorons. La première fois tout s’était passé en douceur, par suite de l’habile réponse de Gédéon. Cette fois Éphraïm reçoit le châtiment que mérite son orgueil.

Se rassemblèrent : en armes (verset 3).

Tsaphon : nom d’une ville des Gadites qui dans Josué 13.27 est mentionnée à côté de Succoth, dans la vallée du Jourdain, à l’est. D’autres traduisent : vers le nord.

Le mot passer se rapporte au passage du Jourdain.

2 Et Jephthé leur dit : J’ai eu une grande contestation, moi et mon peuple, avec les fils d’Ammon, et je vous ai appelés, et vous ne m’avez pas aidé à me tirer de leurs mains.

Je vous ai appelés. Cet appel n’a pas été mentionné au chapitre 11 ; mais, comme il arrive très souvent dans les récits scripturaires, une circonstance omise précédemment est mentionnée ensuite, lorsqu’elle devient nécessaire pour comprendre la suite des faits. Il est probable que les chefs d’Éphraïm n’avaient point communiqué l’appel des Galaadites à toute la tribu. De là les reproches des guerriers éphraïmites.

3 Et voyant que vous ne veniez pas à mon aide, j’ai pris ma vie dans ma main, et j’ai marché contre les fils d’Ammon. Et l’Éternel les a livrés entre mes mains. Pourquoi êtes-vous montés aujourd’hui contre moi pour me faire la guerre ?

J’ai pris ma vie dans ma main : je l’ai risquée, jouée.

L’Éternel les a livrés entre mes mains : c’est donc à lui que vous vous opposez, en m’accusant.

4 Et Jephthé rassembla tous les hommes de Galaad et livra bataille à Éphraïm. Et les hommes de Galaad battirent ceux d’Éphraïm, car ceux-ci avaient dit : Vous êtes des fugitifs d’Éphraïm, vous Galaadites, au milieu d’Éphraïm et de Manassé.

Vous êtes des fugitifs d’Éphraïm. Ces mots sont difficiles à comprendre. Il est probable que cette moquerie s’adresse aux Galaadites qui, pendant les dix-huit années d’oppression, s’étaient enfuis à l’ouest du Jourdain et y avaient trouvé asile parmi leurs frères d’Éphraïm et de Manassé. Les Éphraïmites leur reprochent de s’être passés d’eux dans la lutte, après avoir trouvé asile chez eux.

5 Et Galaad s’empara des gués du Jourdain appartenant à Éphraïm. Et quand l’un des fugitifs d’Éphraïm disait : Laissez-moi passer ! Les hommes de Galaad lui demandaient : Es-tu Éphraïmite ? Et il répondait Non !

S’empara des gués du Jourdain : Juges 3.28 ; Juges 7.24.

6 Et ils lui disaient : Je te prie, dis : Schibboleth. Et il disait Sibboleth, sans prendre garde de bien prononcer. Et ils le saisissaient et l’égorgeaient près des gués du Jourdain. Et il périt alors d’Éphraïm quarante-deux mille hommes.

Schibboleth : épi. Les Éphraïmites avaient l’habitude d’adoucir le sch en s. La consonne sch manque dans beaucoup de langues (éthiopienne, grecque, latine, etc.). Dans quelques passages, le mot schibboleth signifie courant et l’on a supposé que les fugitifs demandaient de passer le gué de la rivière.

Sans prendre garde. Ils auraient bien pu prononcer correctement, mais, ne se doutant de rien, ils prononçaient selon leur habitude.

Il périt alors… : durant tout le cours de cette triste guerre.

7 Et Jephthé jugea Israël six ans ; et Jephthé le Galaadite mourut et il fut enterré dans l’une des villes de Galaad.

Israël : ici, seulement les tribus à l’est du Jourdain.

Une des villes. Le narrateur ignore laquelle et ne se permet point de combler arbitrairement la lacune qui existait dans ses sources.

Jephthé est une figure dans laquelle se reflète le caractère de grossièreté et de cruauté du peuple à cette époque de son histoire, mais dans laquelle aussi on admire une sincère piété, un respect à toute épreuve pour les engagernents pris envers Dieu et l’énergie l’a plus héroïque. Le temps de sa magistrature fut court, abrégé qu’il fut peut-être par le chagrin.

8 Et après lui Ibtsan, de Beth-Léhem, jugea Israël.

Ibtsan, Elon, Abdon (8-15)

L’historien ne mentionne pas d’actes accomplis par ces trois juges, voir précédemment Thola et Jaïr (Juges 10.1-3).

Et après lui. Cette locution ne signifie pas que ces trois juges gouvernèrent après Jephthé les tribus à l’est du Jourdain seulement, mais simplement qu’ils furent juges dans les temps qui suivirent le sien. Cette formule se retrouve toutes les fois qu’il s’agit d’annoncer le gouvernement des petits juges (Juges 3.31 ; Juges 10.1-3).

Beth-Léhem. Comme il s’agit dans tous ces morceaux des tribus de l’est et du nord, il est question ici, non de la Bethléem de Juda, dont le nom est d’ailleurs ordinairement accompagné du surnom d’Ephratha, mais de la ville de ce nom qui se trouvait dans le territoire de Zabulon (Josué 19.15), sur la montagne, au nord-est du cours inférieur du Kison.

9 Et il eut trente fils ; et il eut trente filles et les maria hors de sa maison ; et il prit du dehors trente filles pour ses fils. Et il jugea Israël sept ans.

Trente fils… trente filles… Ces détails prouvent au point de vue israélite à la fois la richesse de cet homme et la bénédiction de Dieu qui reposait sur sa famille. Il maria toutes ses filles et put les remplacer par autant de belles-filles.

10 Et Ibtsan mourut et fut enterré à Beth-Léhem. 11 Et après lui Élon, de Zabulon, fut juge en Israël, et il jugea Israël dix ans. 12 Et Élon, de Zabulon, mourut et fut enterré à Ajalon, dans le pays de Zabulon.

Ajalon (lieu des cerfs) : non l’Ajalon de la tribu de Juda (Josué 10.12), mais une ville de ce nom dans le pays de Zabulon, dont on a retrouvé les ruines (Jalûn) à 16 km à l’est de Saint-Jean d’Acre.

13 Et après lui Abdon, fils de Hillel, le Pirathonite, jugea Israël.

Le Pirathonite : de Pirathon, dans la tribu d’Éphraïm, sur la montagne dite des Amalékites (verset 15) ; voir Juges 5.14. On a trouvé deux localités de nom analogue : Féraba, à 10 km au sud-ouest de Sichem (Naplouse) et Faraun, à 24 km à l’ouest de la même ville.

14 Et il eut quarante fils et trente petits-fils, qui montaient soixante-dix ânons. Et il jugea Israël huit ans.

Comme les fils de Jaïr (Juges 10.4).

15 Et Abdon, fils de Hillel, le Pirathonite, mourut et fut enterré à Pirathon, dans le pays d’Éphraïm, sur la montagne des Amalékites.