Appuyez sur Entrée pour rechercher ou ESC pour annuler.

Job 36
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Job 36

Quatrième partie du discours d’Élihu (chapitres 36 et 37)

Après avoir réfuté diverses assertions de Job, Élihu, sans se rattacher cette fois-ci à rien de ce que Job avait pu dire, développe la pensée qui lui tient le plus à cœur, à savoir que la souffrance est envoyée au juste pour le purifier de toute racine de péché et pour le préserver de toute chute.

1 Élihu continua et dit :

Introduction (1-4)

Élihu continua et non pas reprit la parole, comme au commencement des deux chapitres précédents. Ici Élihu n’a pas invité Job à répondre. Aussi lui dit-il au verset 2 : Ne t’impatiente pas, si je continue à te parler ; je n’ai pas épuisé les arguments qui plaident en faveur de Dieu.

2 Attends un peu, et je t’instruirai, Car il y a encore quelque chose à dire pour Dieu. 3 Je tirerai mon savoir de loin, Je justifierai mon Créateur.

Je tirerai mon savoir de loin : Je veux examiner la question dans toute son étendue, la traiter à fond.

4 Car, certainement, mes paroles ne sont pas des mensonges, Un homme de parfait savoir est devant toi.

Un homme de parfait savoir. Élihu va bientôt (Job 37.16) dire de Dieu ce qu’il dit ici de lui-même. Cela même montre qu’il n’attribue sa sagesse qu’à sa communion avec Dieu.

5 Voici, Dieu est puissant, mais il ne méprise personne ; Il est puissant par la force de son intelligence.

La souffrance contribue au vrai bien du juste, le méchant seul la voit tourner à sa ruine (5-15)

Mais il ne méprise personne, littéralement : mais il ne méprise pas. Nul malheureux n’est trop petit à ses yeux pour qu’il s’occupe de lui. Dans les chapitres 9 et 10 Job a accusé Dieu d’abuser vis-à-vis des petits de sa force écrasante.

Deuxième partie du verset : Non seulement Dieu est compatissant et veut rendre une parfaite justice, mais il le peut.

6 Il ne laisse pas vivre le méchant ; Il fait droit aux malheureux,

Ce n’est que contre les méchants que Dieu sévit. À l’égard des justes, ses intentions sont miséricordieuses, ainsi que le prouve le verset 7.

7 Il ne détourne pas les yeux loin des justes ;
Et avec des rois sur le trône Il les fait asseoir à toujours, afin qu’ils soient élevés.

Comparez 1 Samuel 2.8 ; Psaumes 113.7-8.

8 S’ils sont enserrés dans des chaînes, Pris dans les liens du malheur,

S’ils sont enserrés : si, en attendant l’élévation finale (verset 7), ils sont pour un temps enserrés…

9 Il leur fait connaître leur conduite, Leurs fautes, car ils se sont enorgueillis.

Leur conduite, leurs fautes, car ils se sont enorgueillis. Car signifie ici : à savoir que. Au fond de leur conduite il y avait de l’orgueil, la plus grande des fautes et la plus dangereuse des dispositions. La souffrance est donc un avertissement destiné à faire connaître au juste le fond de son propre cœur.

10 Il leur ouvre l’oreille aux avertissements, Il leur dit de renoncer à l’iniquité.

Il leur dit de renoncer à l’iniquité : au péché suprême (Luc 16.15).

11 S’ils écoutent et qu’ils obéissent, Ils achèvent leurs jours dans le bonheur
Et leurs années dans le bien-être.

S’ils écoutent… Tout dépend de la manière dont ils profitent des dispensations de Dieu. Voir verset 12.

S’ils n’écoutent pas. Comparez Ésaïe 1.19-20.

12 S’ils n’écoutent pas, ils meurent transpercés, Ils expirent dans leur inintelligence.

Ils meurent transpercés. Comparez Job 33.18.

Dans leur inintelligence et par elle.

13 Ceux dont le cœur est impie se mettent en colère ; Ils ne prient pas, quand Dieu les enchaîne.

Ces deux classes de personnes sont opposées encore une fois l’une à l’autre, mais dans un ordre inverse.

Ne prient pas, littéralement : ne crient pas.

14 Ils meurent dans leur jeunesse, Leur vie s’en va comme celle des débauchés.

Leur vie s’en va comme celle des débauchés, qui se prostituent dans les fêtes religieuses des idolâtres.

15 Mais il sauve le malheureux par son malheur même, Il lui ouvre l’oreille par l’adversité.

Reprise des versets 8 à 10.

16 Toi aussi, il t’aurait retiré de la détresse, Pour te mettre au large, et non plus à l’étroit ; Ta table aurait été chargée de choses grasses.

Exhortation directe adressée a Job (16-25)

Qu’il accepte ainsi ses souffrances et tout finira bien pour lui.

Il t’aurait retiré de la détresse, littéralement : Retiré de la gueule de la détresse.

17 Mais tu es plein de jugements mauvais, Aussi seras-tu jugé irrévocablement.

Job a parlé de telle sorte qu’Élihu ne peut guère espérer de le voir profiter de ses exhortations.

18 Que la colère ne t’entraîne donc pas au blasphème ; Que la grandeur de la rançon ne te détourne pas [du vrai chemin] !

Que la colère… Voir verset 13.

Au blasphème : à la moquerie, qui consiste à railler le gouvernement divin.

Que la grandeur de la rançon… Job ne doit pas se laisser entraîner au découragement par la grandeur de ses souffrances, envisagées ici comme une rançon et qui lui procureront la délivrance dès qu’il les aura humblement acceptées.

Ne te détourne pas du vrai chemin : qui est le retour plein de confiance à Dieu.

19 Seras-tu tiré de détresse par tes cris, Par toutes les forces que tu déploierais ?

Ce verset est très obscur et a été rendu très diversennent. D’après la traduction à laquelle nous nous sommes arrêtés, Élihu dirait à Job qu’il ne doit pas se flatter de trouver la délivrance sur la voie des plaintes (Job 35.13) et des hautaines récriminations.

20 Ne soupire pas après la nuit, Qui enlèverait des peuples de leur place.

Aprés la nuit (du jugement). Job a plusieurs fois appelé de ses vœux (Job 13.18 et, suivants ; Job 23.3 ; Job 24.12) une intervention divine, qui aurait des conséquences terribles (Job 34.20-25).

21 Garde-toi de te tourner vers l’iniquité, Car à cause de ton malheur c’est à cela que tu es disposé ;

Que ton malheur ne te conduise pas à pécher encore davantage (verset 18) ! D’autres traduisent : Car tu es plus disposé à pécher qu’à souffrir, ce qui renfermerait une bien cruelle ironie.

22 Vois, Dieu est grand par sa force ; Qui peut enseigner comme lui ?

Transition au développement qui va suivre sur l’infinie grandeur de Dieu (22-25)

Sa puissance souveraine fait de Dieu un précepteur incomparable. Élihu aime à relever ce côté de l’activité divine (Job 23.14 et suivants ; Job 35.11 ; Job 36.9 et suivants).

23 Qui lui dicte sa conduite ? Qui lui a jamais dit : Tu as fait le mal ? 24 Songe à exalter ses œuvres Que célèbrent les hommes.

Au lieu de blâmer Dieu, Job devrait se joindre à tous ceux qui le louent.

25 Tout homme les admire, Quoique le mortel ne les contemple que de loin.

Ne les contemple que de loin, comme Job lui-même l’a dit déjà (Job 26.14).

26 Voici, la grandeur de Dieu, nous ne la connaissons pas ; Le nombre de ses années est incalculable.

Versets 36.26 à 37.13

Élihu exalte la gloire de Dieu, telle qu’elle se montre dans la nature et particulièrement (Job 36.29 ; Job 37.5) dans les orages

27 Il fait monter les gouttes d’eau ; Des nuages qu’il a formés la pluie tombe. 28 Les nuées la distillent
Et la font couler sur la multitude des humains. 29 Et qui comprendra le déploiement des nues, Le fracas de son pavillon ?

Le fracas de son pavillon : le bruit dont retentissent à chaque éclat de la foudre les nuages eux-mêmes dont Dieu s’enveloppe (Psaumes 18.11-12).

30 Voici, il déploie autour de lui sa lumière, Il se couvre des profondeurs de la mer.

L’orage se prépare (30-32)

Dieu étend sur lui-même sa lumière, la lumière où il habite, dont les éclairs ne sont que des manifestations partielles.

Il se couvre des profondeurs de la mer, littéralement : Il a pris pour couverture les racines de la mer, les nuées épaisses formées par l’évaporation des océans. Notre verset fait allusion aux alternatives de lumière et de ténèbres qui se produisent dans les orages.

31 C’est par là qu’il juge les peuples
Et qu’il leur donne la nourriture en abondance.

C’est par là qu’il juge les peuples et qu’il leur donne… : les orages peuvent être terribles et bienfaisants.

32 Il remplit ses mains d’éclairs
Et les envoie contre ses ennemis ;

Voir verset 31.

33 Son grondement l’annonce, Les bestiaux mêmes pressentent son approche.

Son grondement l’annonce. Le grondement de Dieu, c’est-à-dire les coups de tonnerre qui partent des nuages au sein desquels Dieu s’approche.