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Job 13
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Job 13

Malgré tout ce qu’il vient de dire de l’infinie puissance de Dieu, Job veut défendre, en sa présence même, son bon droit et ses amis verront se tourner contre eux leur prétendue sagesse.

1 Tout cela, mon œil l’a vu, Mon oreille l’a entendu et l’a saisi.

Ce qui précède doit vous convaincre que je ne m’avançais pas trop en vous disant (Job 12.3) que je connais aussi bien que vous la grandeur et la sagesse de Dieu.

2 Ce que vous savez, je le sais, moi aussi : Je ne vous suis pas inférieur. 3 Non ! Mais c’est au Puissant que je veux parler ; Il me plaît d’entrer en cause avec Dieu.

Il s’agit, maintenant de quelque chose de nouveau : Job annonce son intention de plaider contre Dieu ; son discours du chapitre précédent n’a été qu’une sorte de défi jeté à ses amis ; il aborde enfin le sujet qui lui tient à cœur.

4 Vous, vous n’employez qu’un vernis trompeur, Vous êtes tous des médecins de néant !

Vous ne remédiez pas au mal, parce que vous n’allez pas jusqu’au fond des questions.

5 Que ne gardez-vous le silence ! Cela vous serait imputé à sagesse.

Comparez Proverbes 17.28.

6 Écoutez donc ma réprimande, Soyez attentifs aux réclamations de mes lèvres.

Avant de se tourner vers Dieu, Job veut cependant leur dire leur fait et les prier de ne pas l’interrompre quand il parlera avec Dieu (versets 7 à 12).

7 Voulez-vous défendre Dieu par des discours iniques, Prononcer pour lui des mensonges ?

Discours iniques…, mensonqes : les accusations portées contre Job. Job est d’accord avec ses amis quant au principe de la justice et de la sagesse de Dieu ; il n’admet pas leurs conclusions.

8 Voulez-vous faire acception de personnes en sa faveur, Ou vous faire ses avocats ?

Soit que vous preniez fait et cause pour Dieu parce qu’il est le plus fort (début du verset), ou que vous pensiez que vraiment Dieu a besoin de votre appui (fin du verset), une sage réserve vous siérait mieux.

9 Vous en trouverez-vous bien, quand il sondera vos cœurs ? Le tromperez-vous comme on trompe un homme ?

Quand Dieu ira au fond de vos pensées, il démêlera sans peine vos secrètes intentions et verra que c’est par simple calcul que vous vous déclarez pour le fort contre le faible.

10 Il ne manquera pas de vous châtier, Si en secret vous faites acception de personnes. 11 Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas, Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous ? 12 Vos mémorables sentences sont des sentences de cendre ; Vos forteresses seront des forteresses d’argile.

Sentences. Ironique. Bildad, en particulier, n’a pas été exempt de pédanterie. Voir aussi Job 5.27.

13 Taisez-vous, et je parlerai, moi,
Et qu’il m’arrive ce qu’il pourra !

Ici enfin Job se détourne de ses adversaires. C’est une entreprise hasardeuse que de s’attaquer à Dieu, mais il faut qu’il parle.

14 Je veux prendre ma chair entre mes dents,
Et mettre ma vie dans mes mains.

Je veux prendre ma chair (mon corps, ma vie) entre mes dents. Image d’une bête féroce qui risque tout pour se sauver. Voyez, sur la seconde partie du verset, Juges 12.3 ; 1 Samuel 19.5 ; 1 Samuel 28.21. Je sais que je mets ma vie en jeu en parlant comme je vais le faire. Mais n’importe (Job 9.21) ! Pour comprendre ce verset de cette manière, nous avons retranché du texte reçu les deux premiers mots : Al ma, qui sont bien probablement la reprise erronée (dittographie) des deux derniers mots du verset précédent : Alaï ma et qui ne donnent pas un sens satisfaisant.

15 Sans doute, il me tuera ; je n’espère plus rien ; Je veux lui prouver en face mon innocence. 16 Cela même servira à ma délivrance, Car un impie ne subsiste pas devant lui.

Le fait même que je désire de me présenter ainsi devant Dieu est une preuve de mon innocence. Un impie évite Dieu, sachant qu’il ne peut subsister devant lui.

17 Écoutez bien mon discours ; Que mon explication pénètre dans vos oreilles.

Certain de son triomphe, il invite ses amis à assister au débat qui va s’ouvrir (17-19)

18 Voici, j’ai disposé mes arguments, Je sais que j’ai raison. 19 Qui donc plaidera contre moi ? Je me tairais aussitôt et je mourrais.

S’il se trouvait quelqu’un qui fût réellement en état de plaider victorieusement contre moi, je mourrais sans me plaindre.

20 Seulement, ne me refuse pas ces deux choses,
Et je ne chercherai pas à me cacher loin de toi :

Dieu n’est pas nommé ; mais c’est à lui que Job s’adresse dès ce verset. Seulement, au moment de parler, il est repris par la crainte et, par précaution, demande à Dieu deux grâces (verset 24) : Pour que je puisse exposer mon plaidoyer, soulève ta main et que mes souffrances s’apaisent (Job 9.34) et ne m’ôte pas ma présence d’esprit en me terrifiant (Job 9.14).

21 Éloigne de dessus moi ta main,
Et que tes terreurs ne m’effraient plus ! 22 Alors, produis ta plainte et je répondrai, Ou bien je parlerai et tu répliqueras.

À cette double condition, j’accepte et je réclame le débat, en te laissant le choix de l’attaque ou de la défense.

23 Combien ai-je commis de fautes et de péchés ? Fais-moi connaître mon offense et mon péché !

Dieu ne répondant rien, Job attaque (23-28)

Job ne prétend pas être sans fautes. Il prie Dieu de les lui faire voir et de lui dire une fois si ses péchés sont proportionnés à ses souffrances.

24 Pourquoi caches-tu ta face
Et me regardes-tu comme ton ennemi ?

Pourquoi caches-tu ta face ? Non pas : Pourquoi n’apparais-tu pas maintenant ? Mais : Pourquoi m’as-tu privé de ta faveur ?

25 Veux-tu épouvanter une feuille qui vole, Poursuivre une paille desséchée,

Je suis si peu de chose et réduit à un si misérable état, qu’il ne vaut pas la peine de s’acharner contre moi.

26 Que tu écrives contre moi des choses amères, Que tu me tiennes compte des fautes de ma jeunesse,

Job ne se sent pas coupable de péchés assez graves pour avoir attiré de tels décrets (que tu écrives) contre lui. Alors, ce sont peut-être des fautes de jeunesse, dont personne n’est entièrement exempt, que Dieu lui fait expier. Cela lui paraît bien dur, car en général on croit pouvoir compter sur l’indulgence de Dieu pour ces fautes là.

27 Que tu mettes mes pieds dans des entraves, Que tu surveilles tous mes sentiers, Que tu traces une limite à mes pas ?

Dans des entraves. Cette image lui est inspirée par sa maladie qui lui enlève réellement l’usage de ses pieds (Job 2.7).

28 Et lui, il tombe en poussière comme un bois pourri, Comme un habit que la teigne a dévoré.

Et lui : ce pauvre prisonnier, l’homme qui se trouve dans une situation pareille à la mienne. Cette dernière pensée forme la transition au chapitre suivant.