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Aggée 2
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Au septième mois, le vingt-et-un du mois, la parole de l’Éternel se fit entendre par la bouche d’Aggée, le prophète, en ces termes :

Second discours (1-9)

Le précédent discours avait censuré la négligence du peuple. Dans celui-ci, le prophète l’⁠encourage à persévérer dans l’⁠œuvre commencée et lui fait contempler, dans un avenir plus ou moins éloigné, ce nouveau temple comme le centre de l’⁠adoration de tous les peuples. Ce second discours fut sans doute motivé par les craintes qu’⁠exprimait le peuple de ne pouvoir arriver, dans l’⁠état actuel des choses, à rebâtir un temple digne de l’⁠ancien. Déjà lors de la pose des fondements, racontée Esdras 3.10 et suivants, les vieillards qui avaient vu le sanctuaire précédent avaient pleuré en songeant à ce que serait celui dont on commençait la construction. La même tristesse reparaissait sans doute après la reprise des travaux. Ce nouveau discours était donc destiné à donner au peuple l’⁠assurance que l’⁠Éternel se chargerait lui-même de revêtir sa nouvelle demeure de la splendeur qui lui convenait.

Le vingt-et-un du mois : c’⁠était (d’⁠après Lévitique 23.34-36) le septième jour de la fête des Tabernacles.

2 Parle à Zorobabel, fils de Séalthiel, gouverneur de Juda, à Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur, et à ce qui reste du peuple, en ces mots : 3 Qui reste-t-il parmi vous qui ait vu cette maison en sa gloire première ? Et en quel état la voyez-vous maintenant ? Telle qu’elle est, n’est-elle pas à vos yeux comme rien ?

Qui reste-t-il parmi vous… ? Cette parole s’⁠adresse d’⁠abord au petit nombre de ceux qui pouvaient encore avoir vu l’⁠ancien temple. Ce nombre devait être bien restreint ; car il s’⁠était écoulé depuis la destruction de celui-ci plus de soixante-sept ans, la ruine avant eu lieu en 588. Peut-être Aggée, lui-même était-il un de ces survivants ; car il semble ici s’⁠adresser à ses propres contemporains et rappeler un souvenir de leur enfance commune (voir l’⁠introduction).

4 Et maintenant, courage, Zorobabel ! Dit l’Éternel ; courage, Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur ! Courage, vous tout le peuple du pays ! Dit l’Éternel ; et agissez ! Car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées. 5 L’engagement que j’ai pris avec vous, quand vous êtes sortis d’Égypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous : ne craignez rien !

L’⁠engagement que j’⁠ai pris…, littéralement, la parole que j’⁠ai traitée. La parole de l’⁠Éternel et son Esprit, voilà en tout temps les deux grandes forces du peuple de Dieu (comparez Psaumes 33.6).

6 Car ainsi a dit l’Éternel des armées : Encore un temps, et il sera court ; et j’ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le continent.

Ce passage est le plus connu de tout le livre, par les perspectives messianiques qu’⁠il renferme, ainsi que par la citation partielle et l’⁠application qu’⁠en fait l’⁠épître aux Hébreux (Hébreux 12.26).

Encore un temps : il ne s’⁠écoulera plus longtemps jusqu’⁠à ce que l’⁠œuvre de restauration commencée si obscurément avec le retour de l’⁠exil prenne sa place dans l’⁠histoire, en devienne le facteur dominant et y déploie des effets qui se perpétueront jusqu’⁠à la fin des temps.

J’⁠ébranlerai… Quelque modestes que soient les commencements actuels, il n’⁠en est pas moins vrai que ce rétablissement du peuple de Dieu finira par étendre son action sur le monde entier et par amener le renversement de tout son état actuel, pour y en substituer un nouveau.

Les cieux et la terre : la commotion produite par la restauration de Juda transformera à la longue tous les domaines du monde moral, céleste et terrestre et leurs relations mutuelles.

7 J’ébranlerai toutes les nations, et les trésors de toutes les nations viendront, et je remplirai cette maison de gloire, dit l’Éternel des armées.

J’⁠ébranlerai toutes les nations. Comme l’⁠empire perse vient de renverser celui de Babylone, il sera renversé lui-même pour faire place à d’⁠autres et il en sera ainsi jusqu’⁠à la destruction totale de la puissance terrestre elle-même, qui fera enfin place au règne de Dieu. Cette petite colonie de Juifs, avec son temple rebâti, ce point en quelque sorte imperceptible, devient en revanche dans le plan de Dieu le centre de la régénération universelle.

Les trésors de toutes les nations : à mesure qu’⁠elles se convertiront au règne de Dieu, dont l’⁠établissement partira de ce temple même, elles consacreront leurs richesses à l’⁠Éternel.

Je remplirai cette maison de gloire. Cet édifice que les Juifs commencent à élever, ce rien à leurs yeux, en devenant le foyer de l’⁠œuvre divine qui va s’⁠accomplir, se trouvera être plus glorieux que le temple extérieurement magnifique qu’⁠ils regrettent. Dans cette perspective de gloire spirituelle se réunissent : la venue du Messie, la réconciliation en lui des cieux et de la terre, la fondation et l’⁠extension de l’⁠Église, l’⁠établissement du royaume de Dieu chez tous les peuples par la prédication de l’⁠Évangile, la rénovation morale et physique de l’⁠univers.

8 À moi est l’argent et à moi l’or, dit l’Éternel des armées.

À moi est l’⁠argent : quelque misérable que soit en ce moment le peuple de Dieu, l’⁠Éternel saura bien lui procurer les moyens de mener à bonne fin la construction commencée et d’⁠accomplir sa mission auprès du monde entier.

9 Grande sera la gloire de cette maison, la dernière plus que la première ; en ce lieu-ci je mettrai la paix, dit l’Éternel des armées.

En ce lieu-ci je mettrai la paix : la paix de la réconciliation entre les hommes et Dieu et par là la paix des hommes entre eux sur toute la terre. Michée avait déjà fait comprendre que ce serait là le fruit de l’⁠envoi du Messie (Michée 6.1).

10 Le vingt-quatre du neuvième mois, la deuxième année de Darius, la parole de l’Éternel se fit entendre par la bouche d’Aggée, le prophète, en ces termes :

Troisième discours (10-19)

Ce discours débute par deux questions adressées par le prophète aux sacrificateurs. L’⁠une des attributions de ces derniers était d’⁠instruire le peuple (Deutéronome 33.8-10).

De la viande consacrée. La viande des victimes offertes dans certains sacrifices était mangée en partie par les Israélites eux-mêmes ; pour cela, ils devaient l’⁠emporter à un endroit fixé du parvis. Le vêtement dans lequel était transportée cette viande recevait de ce contact avec une chose sainte un caractère de consécration (Lévitique 6.20). Mais là s’⁠arrêtait cette communication. La sainteté de la viande consacrée ne se transmettait nullement aux autres aliments dont usait l’⁠Israélite dans son repas.

11 Ainsi a dit l’Éternel des armées : Consulte les sacrificateurs sur ce point : 12 Un homme porte dans le pan de son vêtement de la viande consacrée ; il touche de ce pan du pain ou un mets cuit ou du vin ou de l’huile ou quelque autre aliment ; cette chose-là sera-t-elle consacrée ? Les sacrificateurs répondirent : Non. 13 Et Aggée dit :
Et si un homme souillé par un mort touche à ces choses, seront-elles souillées ? Les sacrificateurs répondirent : Elles seront souillées.

Souillé par un mort : c’⁠était une souillure d’⁠entre les plus graves (Lévitique 22.4). On restait impur pendant sept jours et il fallait une purification deux fois répétée pour redevenir net. La personne ainsi souillée communiquait son impureté à tout ce qu’⁠elle touchait (Nombres 19.22).

Après les deux réponses exactes faites par les sacrificateurs, Aggée en indique l’⁠application pratique au peuple. La voici : Ce qui est saint ne peut que dans de bien étroites limites sanctifier ce qui ne l’⁠est pas. Mais la réciproque n’⁠est pas vraie, puisque ce qui est souillé souille tout ce qui ne l’⁠est point. Ainsi, un fruit sain ne peut assainir ceux qui l’⁠entourent, tandis qu’⁠un fruit gâté corrompt ceux qui sont en contact avec lui. Le sens ressort des versets suivants : Les actes du culte, tels que les sacrifices qu’⁠offraient sur l’⁠autel des holocaustes déjà dressé les Israélites revenus de Babylone, ne pouvaient sanctifier les actes de leur vie ordinaire et amener la bénédiction sur leur travail terrestre aussi longtemps que cette vie et ce travail étaient souillés par l’⁠indifférence envers Dieu, comme cela ressortait de la cessation des travaux pour la construction du temple, tandis que le péché, la mort spirituelle dans laquelle ils restaient plongés, avaient pour effet de souiller même leurs actes de culte et leurs sacrifices et, par là, d’⁠éloigner la bénédiction divine de leur personne et de leur vie terrestre.

, c’⁠est-à-dire, sur l’⁠autel des holocaustes qui avait été rebâti lors de la première entreprise de reconstruction du temple, en 536 (Esdras 3.2).

14 Alors Aggée reprit en ces termes : Tel est ce peuple, telle est cette nation devant moi, dit l’Éternel ; telle est toute œuvre de leurs mains ; ce qu’ils offrent là est souillé. 15 Et maintenant, reportez votre esprit d’aujourd’hui en arrière, avant qu’on n’eût encore mis pierre sur pierre au temple de l’Éternel.

Ces versets reprennent la description de l’⁠état de détresse dont il a été question Aggée 1.6. Le prophète montre à ses auditeurs dans les années de sécheresse et de disette qu’⁠ils viennent de traverser le résultat de leur conduite vis-à-vis de Dieu.

En arrière : littéralement, en remontant.

Avant qu’⁠on n’⁠eut encore mis : jusqu’⁠au moment où l’⁠on n’⁠avait pas encore recommencé la construction du temple, c’⁠est-à-dire jusqu’⁠au temps qui a précédé le premier discours d’⁠Aggée.

16 Alors, quand on venait à un monceau de vingt mesures, il n’y en avait que dix ; quand on venait au pressoir pour y puiser cinquante mesures, il n’y en avait que vingt.

Un monceau de vingt mesures : un tas de gerbes qui devait fournir vingt mesures de grain et qui, en réalité, n’⁠en donnait que dix, tant les épis étaient maigres. Le mot mesures, omis dans l’⁠hébreu, a été suppléé dans la traduction.

17 Je vous ai frappés par la rouille et la nielle, et tout le travail de vos mains par la grêle ; et vous n’êtes point revenus à moi, dit l’Éternel.

La rouille et la nielle : deux maladies des céréales souvent nommées dans l’⁠Ancien Testament (1 Rois 8.37 ; Amos 4.9). La première provient d’⁠un excès d’⁠humidité, la seconde de trop de chaleur.

18 Faites donc attention, d’aujourd’hui en arrière, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois jusqu’à partir du jour où fut fondé le temple de l’Éternel, faites attention !

Ce verset reproduit sous une forme un peu différente l’⁠exhortation du verset 15.

Depuis le vingt-quatrième jour : ce jour est celui-même où Aggée prononce ces paroles (aujourd’⁠hui).

Jusqu’⁠à partir du jour… Cette locution complexe signifie : en remontant jusqu’⁠au jour où… et en examinant les choses depuis ce moment-là.

Où fut fondé le temple : ces mots se rapportent à la fondation du temple immédiatement après le retour, sous le règne de Cyrus. Aggée veut dire : Embrassez d’⁠un coup d’⁠œil l’⁠espace qui s’⁠est écoulé à la suite de la fondation du temple, qui a été bientôt suivie d’⁠une complète négligence de ce travail (verset 18) et même (verset 15) en y comprenant les trois mois qui se sont écoulés depuis la reprise des travaux : durant tout ce temps le peuple a été manifestement privé de la bénédiction divine ; cela s’⁠applique même aux trois derniers mois, parce que les récoltes faites à cette époque subissent encore les conséquences fâcheuses de l’⁠année précédente. Les suites douloureuses des péchés anciens se prolongent bien souvent au-delà du moment où il y a eu repentance et conversion.

Par la traduction de ce verset, adoptée ici, on évite deux inconvénients, dont l’⁠un consistait à donner au mot maëla, employé aux verset 15 et 18, un sens entièrement opposé dans les deux cas (au verset 15 en arrière ; au verset 18 en avant, chose difficile à admettre de la part du même auteur ; et dont l’⁠autre résidait dans le fait qu’⁠en traduisant par en avant au verset 18, on était forcé de voir dans les mots : jusqu’⁠à partir du jour où fut fondé le temple de l’⁠Éternel, l’⁠indication de la reprise des travaux sous Aggée, ce qui n’⁠était pas possible non plus. Fonder n’⁠est pas recommencer à bâtir.

19 Y a-t-il encore du grain dans le grenier ? Jusqu’à la vigne, au figuier, au grenadier, à l’olivier, qui n’ont rien produit ! Dès ce jour, je bénirai.

Dès ce jour : Mais dès ce jour tout changera. C’⁠est ici le moment décisif où vont commencer à se faire sentir efficacement les effets de la reprise des travaux.

20 La parole de l’Éternel fut adressée une deuxième fois à Aggée, le vingt-quatre du mois, en ces termes :

Quatrième discours (20-23)

Ce même jour, Aggée reçoit une nouvelle révélation ayant avant tout pour objet le gouverneur Zorobabel. Celui-ci, en sa qualité de rejeton et de représentant officiel de la race de David, obtient l’⁠assurance que Dieu le protégera et le glorifiera et que son œuvre subsistera à travers les temps difficiles qui surviendront pour les nations. Les versets 21 et 22 rappellent les versets 6 et 7.

21 Dis à Zorobabel, gouverneur de Juda : J’ébranlerai les cieux et la terre ; 22 je renverserai le trône des royaumes, j’anéantirai la puissance des royaumes des nations ; j’abattrai les chars et ceux qui les montent ; les chevaux avec leurs cavaliers tomberont par l’épée les uns des autres.

Le trône des royaumes. Ce terme : le trône, au singulier, indique que les royaumes de la terre sont envisagés ici comme formant un tout unique, une seule puissance hostile à Dieu (comparez Daniel chapitre 2).

23 En ce jour, dit l’Éternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Séalthiel, mon serviteur, et je ferai de toi comme un cachet ; car je t’ai élu, dit l’Éternel des armées.

Je te prendrai…, non pas sous ma protection, comme on l’⁠explique parfois. Ce mot est en rapport avec l’⁠image du cachet.

Je ferai de toi comme un cachet. Chez les Orientaux, un cachet est un objet de valeur ; il est le signe de l’⁠identité de son possesseur. C’⁠est le moyen par lequel celui-ci certifie ses volontés et parfois les scelle pour qu’⁠elles ne soient connues que de celui à qui il veut les communiquer. Dans ce but, on le portait toujours sur soi, ou au doigt, sous la forme d’⁠un anneau (Jérémie 22.21), ou suspendu au cou (Genèse 38.18). En comparant Zorobabel à un cachet, l’⁠Éternel le déclare donc l’⁠instrument précieux de sa volonté, l’⁠agent de ses décrets envers son peuple et envers le monde ; il s’⁠approprie comme son œuvre privilégiée et bénie à jamais le travail de son serviteur. Cette race royale qu’⁠il représente, ce temple qu’⁠il relève, cette Jérusalem qu’⁠il rebâtit, ce peuple à la restauration duquel il préside, tout cela, Dieu en fait sa propriété à toujours. L’⁠histoire qu’⁠il recommence après l’⁠interruption de l’⁠exil et dont Zorobabel est la vivante personnification, ne subira plus d’⁠interruption : elle aboutira à l’⁠établissement du règne de Dieu. La rentrée en grâce d’⁠Israël, le maintien de ce petit État restauré au milieu des catastrophes prochaines des empires terrestres, la propagation de ce peuple dans le monde entier pour y répandre la connaissance du vrai Dieu et pour y préparer ainsi, inconsciemment, les voies à la prédication du salut, la naissance du Messie dans son sein, l’⁠édification sur la terre du sanctuaire spirituel et universel dont le temple reconstruit par Zorobabel n’⁠est que le symbole : tous ces biens, préparés dans le plan de Dieu, mais qui avaient paru anéantis par la captivité, surgissent de nouveau dans la personne de Zorobabel et ils marcheront désormais sans interruption à leur parfaite réalisation. Les siècles ont magnifiquement ratifié ce dernier mot sur l’⁠importance du rôle attribué à Zorobabel comme restaurateur de l’⁠État juif.

Conclusion

Entre Sophonie et Aggée, on sent bien vite qu’⁠un espace de temps considérable s’⁠est écoulé. Le livre du premier est adressé à une nation qui est près de disparaître. Chez le second, on se trouve en présence d’⁠un peuple qui revit et reprend conscience de lui-même. Aussi l’⁠horizon des deux serviteurs de Dieu est-il singulièrement différent. Sophonie contemple, avec le jugement de son peuple, celui de tous les peuples, et, avec le rétablissement de Juda, celui de l’⁠humanité tout entière. Son horizon embrasse l’⁠univers. L’⁠attention d’⁠Aggée est plus concentrée sur le peuple de Juda nouvellement rétabli. C’⁠est à sa restauration religieuse qu’⁠il voue ses efforts, mais il n’⁠oublie pas la position centrale de ce peuple ; il fait de sa restauration le point de départ de la transformation du monde et l’⁠on voit l’⁠espérance messianique qui semblait voilée aux regards de Sophonie poindre avec éclat dans quelques passages (Aggée 2.6 ; Aggée 2.23). Ce temple qui, aux yeux de la chair, n’⁠est qu’⁠un rien, deviendra le rendez-vous de tous les peuples, le lieu où de toute la terre ils apporteront leurs offrandes. Ce Zorobabel, le moindre des satrapes de l’⁠empire perse, en lui se personnifie le plan de Dieu pour le salut de l’⁠univers.

Aucun prophète n’⁠indique avec une pareille précision la date de chacun des jours où les révélations lui furent accordées. Ses communications avec Dieu ont donc eu lieu en certains moments parfaitement déterminés ; et cependant, nulle trace d’⁠extase, d’⁠imagination surexcitée. Si Habakuk est le plus lyrique des prophètes, Aggée en est le plus prosaïque. Calme, sobre, pratique, il pousse à l’⁠action. Sa conscience, sa raison, sa volonté vibrent à l’⁠unisson de son cœur. Aggée nous offre l’⁠exemple du prophète chez qui la révélation s’⁠unit à la plus calme et à la plus parfaite possession de soi-même.