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1 Samuel 7
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Ceux donc de Kirjath-Jéarim vinrent et firent monter l’arche de l’Éternel et la mirent dans la maison d’Abinadab au coteau, et ils consacrèrent Éléazar, son fils, pour garder l’arche de l’Éternel.

Réveil religieux d’Israël, victoire d’Ebénézer et judicature de Samuel

Abinadab : un homme considéré, peut-être de famille lévitique, puisqu’on consacre un de ses fils pour être le gardien de l’arche.

2 Et depuis le jour où l’arche fut déposée à Kirjath-Jéarim, il se passa un long temps, vingt années, et toute la maison d’Israël soupira après l’Éternel.

Retour d’Israël à Dieu (2-6)

Un long temps, vingt années. Ce fut un temps de profonde humiliation et de préparation lente par le travail moral qu’exerça Samuel sur le peuple. Il n’y avait proprement plus de sanctuaire depuis que l’arche était séparée du Tabernacle. Les Philistins, quoique momentanément humiliés, restaient maîtres du pays. Le peuple se livrait à des pratiques idolâtres. La seule puissance capable de réagir contre une décadence politique et religieuse si profonde, était la personnalité de Samuel. Aussi l’a-t-on appelé le second fondateur de la théocratie. L’activité prophétique qu’il déploya durant cette période fut le point de départ du prophétisme suivi qui dès ce moment influa si puissamment sur l’histoire d’Israël. Le récit de ce temps est remarquablement bref.

Soupira après l’Éternel. Le réveil spirituel était la condition du relèvement temporel. Le besoin d’indépendance devait être sanctifié par la recherche de l’Éternel lui-même ; comparez 2 Corinthiens 7.10.

3 Et Samuel parla à toute la maison d’Israël, disant : Si c’est de tout votre cœur que vous retournez à l’Éternel, ôtez les dieux des étrangers et les Astartés du milieu de vous, et attachez fermement votre cœur à l’Éternel ; servez-le lui seul, et il vous délivrera de la main des Philistins. 4 Et les fils d’Israël ôtèrent les Baals et les Astartés, et ils servirent l’Éternel seul. 5 Et Samuel dit : Assemblez tout Israël à Mitspa, et j’intercéderai pour vous auprès de l’Éternel.

Mitspa : ville de Benjamin, aujourd’hui Nébi-Samwil, sur une colline élevée, d’où l’on domine toute la contrée environnante.

6 Et ils s’assemblèrent à Mitspa et ils puisèrent de l’eau et ils la répandirent devant l’Éternel, et ils jeûnèrent en ce jour et ils dirent : Nous avons péché contre l’Éternel. Et Samuel jugea les fils d’Israël à Mitspa.

Ils puisèrent de l’eau. On a expliqué de bien des manières cette grande libation nationale dont il n’y a pas d’autre exemple. Il nous paraît que, comme le parfum offert sur l’autel était le symbole de la prière du peuple montant à son Dieu, cette eau solennellement répandue est le type de la pénitence et des larmes qu’Israël tout entier verse sur son péché après son long état d’infidélité (Lamentations 2.19).

Et Samuel jugea : présida l’assemblée et termina tous les différends qui pouvaient exister entre les membres du peuple, afin de préparer l’action commune qui allait commencer. Plusieurs voient ici l’indication du commencement de la judicature de Samuel ; mais qu’aurait-il fait pendant les vingt ans précédents, s’il n’avait déjà exercé l’office de juge ?

7 Et les Philistins apprirent que les fils d’Israël étaient assemblés à Mitspa et les princes des Philistins montèrent contre Israël. Et les, fils d’Israël l’apprirent et eurent peur des Philistins ;

Victoire sur les Philistins (7-14)

8 et les fils d’Israël dirent à Samuel : Ne cesse pas de crier pour nous à l’Éternel notre Dieu, pour qu’il nous sauve de la main des Philistins.

Samuel joue ici le rôle non seulement de prophète ou de juge, mais de souverain sacrificateur, d’intercesseur reconnu du peuple. Depuis Eli, la sacrificature officielle avait perdu sa dignité aux yeux du peuple.

9 Et Samuel prit un agneau de lait et l’offrit en holocauste à l’Éternel ; et Samuel cria à l’Éternel pour Israël, et l’Éternel l’exauça.

Agneau de lait, tétant encore, la plus innocente et la plus pure victime que l’on pût choisir. Ce sacrifice est en dehors de toutes les prescriptions légales, comme la situation elle-même, qui était entièrement exceptionnelle, depuis la dissolution du sanctuaire central.

10 Et comme Samuel offrait l’holocauste, les Philistins s’approchèrent pour combattre Israël. Et l’Éternel, en ce jour-là tonna à grand bruit sur les Philistins, et il les mit en déroute, et ils furent battus devant Israël. 11 Et ceux d’Israël sortirent de Mitspa et ils poursuivirent et frappèrent les Philistins jusqu’au-dessous de Bethcar.

Bethcar : endroit inconnu.

12 Et Samuel prit une pierre et la plaça entre Mitspa et Schen et l’appela du nom de Eben-Ezer, et il dit : Jusqu’ici l’Éternel nous a secourus.

Schen : dent, lieu inconnu ; probablement une pointe de rocher.

Eben-Ezer : la pierre du secours.

Jusqu’ici : jusqu’à ce jour. Cette première délivrance est aux yeux de Samuel le gage d’une délivrance plus complète.

13 Et les Philistins furent abaissés et ils ne revinrent plus au pays d’Israël ; et la main de l’Éternel fut sur les Philistins pendant tout le temps de Samuel.

Ne revinrent plus… pendant un certain temps ; et quand ils revinrent plus tard (1 Samuel 9.16 ; 1 Samuel 10.5 ; 1 Samuel 13.6 et suivants), l’Éternel, agissant par Samuel, ne permit pas que leur domination redevint ce qu’elle avait été précédemment. L’état des choses avait changé depuis la victoire d’Ebénézer. L’Écriture emploie souvent des expressions qu’il ne faut pas prendre dans un sens absolu. Comparez 2 Rois 6.23-24 ; Jean 3.32-33.

14 Et les villes que les Philistins avaient prises à Israël retournèrent à Israël, d’Ékron jusqu’à Gath ; Israël arracha leur territoire de la main des Philistins, et il y eut paix entre Israël et les Amorrhéens.

D’Ékron jusqu’à Gath. Les Philistins rendent aux Israélites les villes qu’ils leur avaient prises entre Ékron au nord et Gath au sud.

Et il y eut paix. Les tribus cananéennes habitant encore le pays d’Israël rentrèrent dans la soumission envers Israël. Comparez ce qui avait été dit Juges 1.34.

15 Et Samuel jugea Israël tout le temps de sa vie.

Tout le temps de sa vie. Il paraît que, même durant le règne de Saül, Samuel continua à exercer son office de juge, pour les affaires civiles qu’on venait lui soumettre à Rama ou pour lesquelles il parcourait de temps en temps le pays. À mesure qu’il vieillissait, il se faisait seconder dans cette fonction par ses fils.

16 Et chaque année il faisait le tour par Béthel et Guilgal et Mitspa, et il jugeait Israël en tous ces lieux-là. 17 Et il s’en retournait à Rama. C’est là qu’était sa maison, et il jugeait là Israël et il y bâtit un autel à l’Éternel.

Il bâtit un autel. On a allégué ce fait pour contester l’antiquité de la loi du Deutéronome à l’égard de l’unité du lieu de culte. Mais par la séparation du Tabernacle et de l’arche de l’alliance, il n’y avait plus en ce moment de sanctuaire proprement dit. Cet état de choses se prolongea jusqu’au règne de David par des raisons que nous ignorons. C’était Rama, où habitait Samuel, qui était alors le lieu de la révélation de l’Éternel, et, en raison de l’autorisation donnée expressément Exode 20.21, cet endroit devenait ainsi un lieu consacré et susceptible de recevoir un autel. Samuel offrait lui-même les sacrifices comme chargé de pouvoirs extraordinaires, dans ce moment où le sacerdoce avait perdu sa position et son autorité par la conduite d’Éli et de ses fils.

Les versets 16 et 17 résument toute la dernière partie de la vie de Samuel ; nous ignorons la durée de cette période, qui, d’après 1 Samuel 8.1, doit avoir été assez longue.