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1 Rois 13
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de 1 Rois 13

Dieu ne pouvait laisser s’accomplir au sein de son peuple une apostasie aussi grave que celle dont Jéroboam se rendait coupable, sans intervenir et protester. L’avertissement solennel donné en cette circonstance est accompagné de signes miraculeux (versets 1 à 10) et rendu plus saisissant encore par la désobéissance dont l’homme de Dieu se rend coupable et par la punition qui le frappe (versets 11 à 32). Mais tout cela n’arrête pas Jéroboam et son peuple sur la pente fatale où ils viennent de s’engager ; comparez versets 33 et 34 et le chapitre 14.

1 Et comme il sacrifiait sur l’autel, en faisant fumer l’encens, voici un homme de Dieu arriva de Juda par l’ordre de l’Éternel à Béthel, et Jéroboam se tenait à l’autel pour faire fumer l’encens.

Prophétie contre l’autel de Béthel.

Les premiers mots de ce verset sont rattachés ordinairement au chapitre précédent.

En faisant fumer l’encens : il offrait lui-même au veau d’or l’hommage du parfum.

De Juda. Ce prophète, chargé d’un message de l’Éternel, ne venait pas d’une des tribus rebelles qui avaient accepté le joug de Jéroboam.

2 Et s’adressant à l’autel avec la parole de l’Éternel, il dit : Autel, autel, ainsi a dit l’Éternel : Voici, un fils naît à la maison de David ; son nom est Josias ; il immolera sur toi les sacrificateurs des hauts-lieux qui brûlent sur toi des parfums, et on brûlera sur toi des ossements d’homme.

Autel, autel ! il s’adresse à l’autel comme au monument de l’impiété de Jéroboam.

Son nom est Josias. Comparez 2 Rois 23.15 et suivants. Il ne nous appartient pas de tracer une limite à la révélation divine et de prétendre que Dieu n’a pas pu faire connaître le nom du roi qui devait, trois cents ans plus tard, exécuter cette menace. En soi la menace elle-même n’est pas une prophétie moins étonnante ; comparez, pour la révélation d’un nom, Actes 9.12 ; Actes 10.5-6. Mais nous trouvons dans ce même récit, au verset 32, une expression mise dans la bouche du vieux prophète de Sichem, qui doit appartenir à un temps bien postérieur ; c’est celle-ci : les villes de Samarie, qui suppose que Samarie était déjà la capitale du pays et lui avait donné son nom. Or, ce ne fut qu’un demi-siècle plus tard qu’Omri fit de Samarie la capitale du royaume des dix tribus et s’y établit (1 Rois 16.24). Le récit a donc subi, en se transmettant traditionnellement, l’influence de faits arrivés plus tard. Il peut en avoir été ainsi du nom du roi Josias qui aurait été ajouté en marge, comme annotation explicative et de là inséré dans le texte, ou ajouté en parenthèse dans le texte même, après que la prophétie avait obtenu son accomplissement.

3 Or il avait donné en ce jour un signe, en disant : C’est ici le signe que l’Éternel a parlé : L’autel va se fendre et la cendre qui est dessus se répandra.

À cette menace, qui ne devait s’accomplir que si longtemps après, le prophète joint un signe attestant la véracité de sa parole.

4 Et quand le roi entendit la parole que l’homme de Dieu prononçait contre l’autel de Béthel, Jéroboam étendit sa main au-dessus de l’autel en disant : Saisissez-le !
Et la main qu’il avait étendue contre lui sécha, et il ne put la retirer à lui.

L’anathème prononcé sur l’autel retombe sur le roi qui l’a établi.

Sécha : se raidit, frappée de paralysie. Et le roi reste là , le bras étendu, tandis que l’autel s’écroule sous lui.

5 L’autel aussi se fendit et la cendre qui était dessus se répandit de dessus l’autel, selon le signe que l’homme de Dieu avait donné d’après la parole de l’Éternel. 6 Et le roi prit la parole et dit à l’homme de Dieu : Apaise, je te prie, l’Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, et que ma main me soit rendue !
Et l’homme de Dieu apaisa l’Éternel et la main du roi lui fut rendue et fut comme avant.

Apaise, je te prie, proprement : caresse le visage, apaise par tes supplications.

7 Et le roi dit à l’homme de Dieu : Viens avec moi à la maison et te restaure et que je te fasse un présent.

Le roi désire, par ce bon accueil fait au prophète, dissiper l’impression fâcheuse produite par cette scène sur le peuple qui en a été témoin ; comparez la conduite de Saül (1 Samuel 15.30).

8 Et l’homme de Dieu dit au roi : Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’entrerais pas chez toi, et je ne mangerais ni ne boirais quoi que ce soit en ce lieu.

Il ne devait rien y avoir de commun entre le représentant de Dieu et le peuple rebelle et son roi (2 Corinthiens 6.14-17).

9 Car voici l’ordre qui m’a été donné par la parole de l’Éternel : Tu ne mangeras et ne boiras quoi que ce soit et tu ne reviendras pas par le chemin par lequel tu es allé.

Tu ne reviendras pas par le chemin… On pouvait l’avoir vu arriver par le chemin du midi et le chercher sur ce chemin pour le ramener et le retenir. Sa mission ne comportait aucun arrêt dans le pays rebelle, ni en allant, ni en revenant. Ce devait être comme une apparition, ainsi que plus tard l’intervention d’Élie (1 Rois 17.1-3).

10 Et il s’en alla par un autre chemin et il ne retourna point par le chemin par lequel il était venu à Béthel. 11 Et il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel, et son fils vint lui raconter tout ce que l’homme de Dieu avait fait ce jour-là à Béthel et les paroles qu’il avait dites au roi ; et comme [les fils] le rapportaient à leur père,

Désobéissance et punition de l’homme de Dieu.

Il y avait un vieux prophète. Malgré le rôle fâcheux que joue cet homme, la révélation subite dont il est l’organe (verset 24) montre que le don prophétique ne lui est pas attribué sans raison.

Qui demeurait à Béthel : dans la ville même. Le haut-lieu, où la fête se célébrait, était situé sur une colline du voisinage.

Son fils : l’un d’entre ceux dont il est parlé ensuite.

12 il leur dit : Par quel chemin s’en est-il allé ? Et ils s’assurèrent du chemin qu’avait pris l’homme de Dieu, qui était venu de Juda. 13 Et il dit à ses fils : Sellez-moi l’âne. Et ils lui sellèrent l’âne ; et il monta dessus. 14 Et il s’en alla après l’homme de Dieu ; et il le trouva assis sous le térébinthe et il lui dit : Est-ce toi qui es l’homme de Dieu qui est venu de Juda ? Et il lui dit : C’est moi.

Il s’en alla après l’homme de Dieu. Ce n’était pas la jalousie qui dictait cette démarche, ou la pensée de mettre à l’épreuve son collègue de Juda, mais simplement le désir d’entrer en relation avec un homme tel qu’il n’en trouvait pas autour de lui et avec la mission duquel il sympathisait.

Sous le térébinthe. Il s’agit d’un arbre connu des habitants de la contrée, d’un de ces térébinthes gigantesques, tels qu’il s’en trouve encore dans ce pays.

15 Et il lui dit : Viens avec moi à la maison et mange quelque chose. 16 Et il dit : Je ne puis retourner avec toi, ni entrer chez toi ; et je ne mangerai ni ne boirai quoi que ce soit avec toi dans ce lieu ; 17 car j’ai reçu cet ordre par la parole de l’Éternel : Tu n’y mangeras et tu n’y boiras point ! Tu ne reviendras pas par le chemin par lequel tu seras allé. 18 Et il lui dit : Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m’a parlé de la part de l’Éternel et m’a dit : Fais-le revenir avec toi dans ta maison et qu’il mange et boive quelque chose. Or il lui mentait.

Un ange m’a parlé. N’osant attribuer à Dieu ce prétendu message d’en-haut, il le met sur le compte d’un ange.

Il lui mentait. Exemple de l’un de ces mensonges prononcés dans de bonnes intentions, comme on en rencontre parfois chez les personnages de l’Ancien Testament (Genèse 12.13 ; Genèse 27.6 et suivants ; Exose 1.19 ; Josué 2.4).

19 Et il s’en retourna avec lui, et il mangea et but dans sa maison.

Et il s’en retourna avec lui. L’homme de Dieu aurait dû savoir que l’ordre formel qu’il avait reçu de l’Éternel ne pouvait être révoqué par la parole d’un ange, celui qui la lui rapportait fût-il même véridique dans son rapport (Galates 1.8).

20 Et comme ils étaient à table, la parole de l’Éternel fut adressée au prophète qui l’avait ramené.

Dans le cours de l’entretien, une révélation subite comme un éclair d’en-haut saisit le vieux prophète.

Ton cadavre n’entrera pas… : La consolation suprême, celle de mourir dans ta maison, entouré des tiens et d’être enterré dans le tombeau de tes pères, te sera refusée.

21 Et il cria à l’homme de Dieu qui était venu de Juda : Ainsi a dit l’Éternel : Parce que tu as été rebelle à l’ordre de l’Éternel et que tu n’as pas observé le commandement que l’Éternel, ton Dieu, t’avait donné 22 et que tu t’en es retourné et que tu as mangé et que tu as bu dans le lieu dont il t’avait dit : Tu n’y mangeras pas et tu n’y boiras pas, ton cadavre n’entrera pas dans le sépulcre de tes pères. 23 Et après qu’il eut mangé et après qu’il eut bu, on fit seller l’âne, pour lui, pour le prophète qu’il avait ramené.

Le prophète de Juda paraît être venu à pied (verset 14). Son collègue de Béthel fait seller son âne pour lui.

24 Et il s’en alla et un lion le trouva dans le chemin et le tua ; et son corps était étendu dans le chemin et l’âne se tenait auprès du cadavre ; le lion aussi se tenait auprès du cadavre.

Se tenait auprès du cadavre. Il l’avait terrassé et tué d’un coup de patte, mais non dévoré (verset 28). Cette circonstance montrait qu’il y avait ici autre chose qu’un accident naturel. Plus le prophète avait été honoré d’une connaissance surnaturelle, plus sa désobéissance était criminelle (Luc 12.48). Par la fin tragique du prophète, Dieu répare le scandale donné par cette désobéissance et rétablit l’autorité compromise de l’avertissement donné à Jéroboam.

25 Et voici des hommes passèrent et virent le cadavre étendu dans le chemin et le lion qui se tenait auprès du cadavre ; et ils vinrent le dire dans la ville où demeurait le vieux prophète. 26 Et le prophète qui l’avait fait revenir sur ses pas, l’apprit et dit : C’est cet homme de Dieu qui a désobéi à l’ordre de l’Éternel. L’Éternel l’a livré au lion, qui l’a terrassé et tué, selon la parole que l’Éternel lui avait dite. 27 Et il dit à ses fils : Sellez-moi l’âne. Et ils le sellèrent. 28 Et il alla et trouva son cadavre étendu dans le chemin, et l’âne et le lion qui se tenaient auprès du cadavre ; le lion n’avait pas dévoré le cadavre ni terrassé l’âne. 29 Et le prophète releva le cadavre de l’homme de Dieu et le mit sur l’âne et le ramena. Et le vieux prophète revint dans la ville pour en faire le deuil et l’enterrer.

Le prophète de Béthel sent sa culpabilité. Il agit envers celui de Juda comme envers un membre de sa propre famille.

30 Et il mit son cadavre dans son propre tombeau ; et ils pleurèrent sur lui en disant : Hélas, mon frère ! 31 Et après l’avoir enterré, il dit à ses fils : Quand je serai mort, enterrez-moi dans le tombeau où est enterré l’homme de Dieu ; mettez mes os à côté de ses os.

Il veut être enseveli avec lui ; car il le reconnaît pour un frère, un vrai prophète. Comparez 2 Rois 23.17-18.

Dans les villes de Samarie : voir au verset 2.

32 Car elle s’accomplira certainement, la parole qu’il a prononcée de la part de l’Éternel contre l’autel qui est à Béthel et contre toutes les maisons des hauts-lieux qui sont dans les villes de Samarie. 33 Après cet événement Jéroboam ne revint pas de sa mauvaise voie et il continua à établir des sacrificateurs de hauts-lieux, tirés du peuple entier : quiconque le désirait, il le consacrait et il devenait sacrificateur de hauts-lieux ;

À établir des sacrificateurs, littéralement : à leur remplir la main…, terme consacré pour dire installer dans le sacerdoce (Exode 28.41).

34 et il y eut là pour la maison de Jéroboam une cause de péché qui attira sur elle la ruine et l’extermination de dessus la face de la terre.