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1 Rois 11
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et le roi Salomon aima des femmes étrangères en grand nombre, outre la fille de Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthiennes,

Infidélité de Salomon, son châtiment, ses adversaires, sa mort

Versets 1 à 8 — Salomon entraîné à l’idolâtrie par ses femmes

Les avertissements sérieux qu’il avait reçus (1 Rois 6.12 et suivants, 1 Rois 9.4 et suivants) durant les années écoulées, n’avaient pas été donnés sans motifs. Le Seigneur savait à quelle tentation l’exposaient son amour du faste et de la grandeur, sa prospérité inouïe et la largeur même de son esprit. Le moment vint où la pente fatale l’emporta, assurément par l’effet d’un manque de vigilance et de prière et où il fut livré au torrent de ses propres inclinations. Dieu ne fit-il rien pour l’arrêter sur cette pente par l’intermédiaire de ses prophètes ? Nous l’ignorons. Quoi qu’il en soit, nous comprenons que Dieu, en permettant cette chute du grand roi, voulait abattre l’orgueil de son peuple et briser, par le schisme qui devait en résulter, le sentiment de sa force propre. Comparez 1 Rois 12.15.

Aima des femmes étrangères en grand nombre. Salomon commettait par là une double faute, condamnée par Deutéronome 17.17. L’énumération suivante montre qu’elles appartenaient aux cinq nations voisines habitant sur les frontières du pays.

Outre la fille de Pharaon. L’union avec cette princesse n’était pas proprement contraire à la loi, qui ne défendait que le mariage avec les Cananéennes. Peut-être cette princesse avait-elle renoncé à l’idolâtrie (voir 1 Rois 3.1, note).

2 appartenant aux peuples dont l’Éternel avait dit aux fils d’Israël : Vous n’irez point chez eux, et ils ne viendront point chez vous ; ils inclineraient certainement vos cœurs à suivre leurs dieux. Salomon s’attacha à eux pour ses amours.

Vous n’irez point chez eux. Voir Exode 34.16 ; Deutéronome 7.3-4 ; Josué 23.12. Voir spécialement pour les Ammonites et les Moabites, Deutéronome 23.4, Deutéronome 23.8.

S’attacha à eux pour ses amours. L’amour pour ces femmes étrangères l’amena à se livrer aux rites religieux des peuples auxquels elles appartenaient. Ce danger était prévu Deutéronome 17.17 ; Deutéronome 7.15.

3 Il eut pour femmes sept cents princesses et trois cents concubines, et ses femmes détournèrent son cœur.

Sept cents princesses : celles qui provenaient des familles royales des peuples environnants. C’était moins la sensualité que la vanité et la politique qui l’engageaient à se former cet immense sérail. En Orient, un harem nombreux est aussi indispensable à l’éclat d’une cour que chez nous une écurie richement montée. De plus, ces alliances contribuaient à resserrer les relations politiques d’Israël avec les cours environnantes. Le Cantique des cantiques, Cantique 6.8, parle de soixante reines et de quatre-vingts concubines. Le chiffre peut avoir varié aux différentes époques de la vie de Salomon. Celui du Cantique serait le plus ancien.

4 Et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux, et son cœur ne fut point tout entier à l’Éternel, son Dieu, comme le cœur de David, son père.

Au temps de la vieillesse de Salomon. C’est alors seulement que la direction de sa vie changea complètement. L’énergie de sa conscience et de sa volonté avait de plus en plus faibli.

Son cœur ne fut point tout entier à l’Éternel. Il n’abandonna pas complètement l’Éternel ; il continuait à célébrer dans le temple le culte public (1 Rois 9.25). Mais, à côté de cela, il tolérait et protégeait lui-même à l’occasion les cultes étrangers. Il ne fit pas encore comme plusieurs de ses successeurs, qui abandonnèrent complètement le culte de l’Éternel (1 Rois 16.31-32 ; 1 Rois 22.54).

5 Et Salomon suivit Astarté, divinité des Sidoniens, et Milcom, abomination des Ammonites.

Astarté, la divinité féminine des Phéniciens et de toutes les peuplades cananéennes, était adorée surtout par les femmes et son culte était accompagné de débauches (Jérémie 7.18, note).

Milcom, le dieu des Ammonites, le même que Moloch, verset 7.

Les Cananéens avaient tous au fond une même religion. C’étaient toujours le soleil et la lune qu’ils adoraient sous des noms différents (Nombres 25.3).

6 Ainsi Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et il ne s’attacha point complètement à l’Éternel, comme David, son père.

Fit ce qui est mal. Cette expression, qui reparaît souvent (1 Rois 14.22 ; 1 Rois 15.26 ; 1 Rois 16.30, etc.), est toujours appliquée à la transgression du premier commandement de la loi, qui est l’expression de la volonté suprême de Dieu (Exode 20.3 ; comparez Matthieu 6.24 ; Matthieu 4.10).

7 Alors Salomon bâtit un haut-lieu à Camos, l’abomination de Moab, sur la montagne qui est en face de Jérusalem, et à Moloch, l’abomination des fils d’Ammon.

Camos, le dominateur, nom du soleil ; comparez Nombres 21.29 ; Jérémie 7.31.

Sur la montagne qui est en face de Jérusalem, c’est-à -dire à l’est, sur l’un des sommets du mont des Oliviers (2 Rois 23.13) ; d’après la tradition, le plus méridional, qui a reçu par cette raison le nom de mont du Scandale.

8 Et il fit ainsi pour toutes ses femmes étrangères, qui offraient des parfums et des sacrifices à leurs dieux.

Il fit ainsi pour toutes ses femmes.

2 Rois 23.13 nomme, à côté des autels de Camos et de Moloch, celui d’Astarté. Ces trois autels suffisaient pour toutes ces femmes étrangères, car les Héthiens paraissent avoir adoré Astarté comme les Sidoniens ; et les Édomites, Moloch. Sans doute, Salomon, en adoptant tous ces cultes, estimait, au nom de sa sagesse supérieure, qu’ils s’adressaient tous au fond à une seule et même divinité, plus ou moins grossièrement représentée sous ces formes diverses et dont Israël possédait, sous le nom de Jahvé, l’idée la plus pure. De là cette immense tolérance dans laquelle il voyait, avec complaisance en lui-même, une preuve de largeur d’esprit.

9 Et l’Éternel fut irrité contre Salomon, parce qu’il avait détourné son cœur de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui lui était apparu deux fois

Annonce du châtiment (9-13)

Le châtiment suivra la faute ; mais il n’est encore qu’annoncé et préparé dans ce chapitre.

Fut irrité contre Salomon. Comparez les avertissements 1 Rois 3.5 ; 1 Rois 9.2.

10 et qui lui avait donné un commandement à ce sujet, celui de ne point suivre d’autres dieux ; et il n’avait point gardé ce que l’Éternel lui avait commandé. 11 Et l’Éternel dit à Salomon : Puisque tu as agi de la sorte et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts que je t’avais prescrits, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur.

Et l’Éternel dit à Salomon : sans doute par le ministère d’un prophète (1 Rois 6.11), peut-être d’Ahija (verset 29).

Et que tu n’as pas gardé mon alliance, sur laquelle reposait l’existence même du peuple. David, malgré ses fautes, n’avait pas fait cela.

Je déchirerai le royaume. La punition correspond à la faute (verset 13). En légitimant des cultes différents, Salomon avait profondément déchiré le sentiment religieux de son peuple.

12 Seulement, je ne le ferai point pendant ta vie, à cause de David, ton père ; c’est de la main de ton fils que je l’arracherai.

À cause de David. En considération de David, Dieu met un double adoucissement au châtiment. La punition n’en est pas moins sévère, puisqu’elle frappe Salomon dans l’avenir de sa dynastie.

13 Je n’arracherai pourtant pas tout le royaume : j’en donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem que j’ai choisie.

Une tribu à ton fils. Voir versets 31 et 32. Que résulta-t-il de cette menace ? L’historien ne le dit pas. Faut-il conclure de ce silence qu’il s’humilia et se repentit ? Il est probable qu’un fait si considérable serait mentionné.

14 Et l’Éternel suscita pour adversaire à Salomon Hadad, l’Édomite, qui était de la race royale d’Édom.

Les adversaires de Salomon (14-40)

Ce morceau se rattache au précédent. En nous présentant trois hommes qui s’élèvent contre Salomon et provoquent des troubles pendant la dernière période de son règne, il fait pressentir la catastrophe qui suivra.

Versets 14 à 22 — Hadad l’Édomite

Hadad. Ce nom de chef édomite se rencontre déjà Genèse 36.3.

15 Dans le temps que David fut en Édom, Joab, chef de l’armée, étant monté pour enterrer les morts, tua tous les mâles d’Édom.

Dans le temps que David fut en Édom. Comparez 2 Samuel 8.13.

16 Car Joab resta là six mois avec tout Israël, jusqu’à ce qu’il eut exterminé tous les mâles d’Édom.

Tout Israël : toute l’armée israélite.

17 Et Hadad s’enfuit avec quelques hommes édomites d’entre les serviteurs de son père, pour aller en Égypte. Et Hadad était un jeune garçon. 18 Et ils partirent de Madian, et vinrent à Paran, et prirent avec eux des hommes de Paran, et arrivèrent en Égypte auprès de Pharaon, roi d’Égypte ; et celui-ci lui donna une maison, pourvut à son entretien et lui donna une terre.

Et ils partirent de Madian. Ils s’étaient d’abord réfugiés en Madian. Le siège principal de cette tribu arabe était le pays situé immédiatement au sud de celui d’Édom, sur la côte est du golfe d’Akaba ; de là elle s’était répandue vers le nord, jusqu’au désert à l’est de Moab et d’Ammon et vers le sud, jusqu’au Sinaï, en traversant la mer Rouge (Exode 2.15 ; Nombres 22.4).

Ils vinrent à Paran ; se dirigeant droit au nord-ouest avec une caravane ou une escorte madianite qui les guida à travers le grand désert de Paran, au nord de Sinaï ils continuèrent en ligne droite jusqu’en Égypte.

Roi d’Égypte… Ce Pharaon, régnant du temps de David, était probablement le père de celui dont Salomon épousa la fille.

19 Et Hadad fut en grande faveur auprès de Pharaon, ensorte que celui-ci lui fit épouser la sœur de sa femme, la sœur de la reine Tachpénès. 20 Et la sœur de Tachpénès lui enfanta son fils, Guénubath, et Tachpénès le sevra dans la maison de Pharaon, et Guénubath fut dans la maison de Pharaon, au milieu des enfants de Pharaon.

Tachpénès le sevra… On sevrait les enfants à deux ou trois ans, ce qui donnait lieu à une fête de famille (Genèse 21.8). Nous ignorons ce qui avait pu procurer à Hadad de pareilles faveurs.

21 Et Hadad apprit en Égypte que David s’était endormi avec ses pères, et que Joab, chef de l’armée, était mort, et il dit à Pharaon : Laisse-moi partir, et je m’en irai dans mon pays.

Hadad espère, dans ces circonstances, réussir à affranchir son peuple et à recouvrer le trône paternel. Il ne paraît pas avoir réussi ; comparez 1 Rois 22.48 et 2 Rois 8.20. Mais son retour causa de grands embarras à Salomon (verset 14). Voilà pourquoi il est nommé en premier au nombre des ennemis qui troublèrent la fin de son règne.

22 Et Pharaon lui dit : Que te manque-t-il donc auprès de moi, pour que tu désires t’en aller dans ton pays ? Et il répondit : Rien, mais il faut que lu me laisses partir ! 23 Dieu suscita encore pour adversaire à Salomon Rézon, fils d’Éliada, qui s’était enfui de chez son maître Hadadézer, roi de Tsoba.

Rézon le Syrien (23-25)

Hadadézer était roi de Tsoba, contrée syrienne au sud-est du Liban. Après la défaite de ce roi par David (2 Samuel 8.5 et suivants) Rézon était parvenu à réunir une bande de fuyards et à s’emparer de Damas.

24 Et il rassembla des gens autour de lui, et il devint chef de bande, lorsque David massacra [les Syriens]. Et ils allèrent à Damas, ils s’y établirent et ils régnèrent à Damas. 25 Il fut l’adversaire d’Israël pendant toute la vie de Salomon, outre le mal que fit Hadad ; il eut Israël en aversion et il régna sur la Syrie.

Il fut au nord un sujet d’inquiétude pour Salomon, comme Hadad au sud. La dynastie qu’il fonda fut pendant des siècles un ennemi redoutable d’Israël.

26 Et Jéroboam, fils de Nébat, Ephrathien de Tséréda, serviteur de Salomon, sa mère, une femme veuve, s’appelait Tsérua, se révolta contre le roi.

Jéroboam $4 (26-40)

Cet adversaire fut le plus important des trois. Aussi l’historien nous donne-t-il sur son compte des renseignements beaucoup plus détaillés. Les mots se révolta sont le sommaire et une anticipation de toute l’histoire subséquente.

Ephrathien, delà tribu d’Éphraïm.

Tséréda : localité dans la montagne d’Éphraïm, aujourd’hui peut-être le petit village de Sarda-hin, au nord-est de Béthel.

27 Et voici à quelle occasion il se révolta contre le roi : Salomon bâtissait Millo ; il fermait la brèche de la cité de David, son père.

Millo : voir 1 Rois 9.15, note.

Il fermait la brèche. Ce terme de brèche désigne le ravin du Tyropéon qui, séparant les deux collines sur lesquelles Jérusalem était bâtie, offrait une entrée aux ennemis pour pénétrer dans la ville haute, dont le versant de ce côté n’était pas aussi abrupt que celui de la colline orientale. Le remblai que David avait déjà bâti là (2 Samuel 5.9) fut changé en une forteresse par Salomon ; comparez 1 Rois 9.15.

28 Et ce Jéroboam était un homme fort et vaillant, et Salomon vit comme ce jeune homme travaillait, et il le mit à la tête de tous les gens de corvée de la maison de Joseph.

Les gens de corvée de la maison de Joseph : levés par Salomon pour exécuter ce travail. Quoique leur position fût moins pénible que celle des ouvriers cananéens (1 Rois 9.22, note), il est vraisemblable que cette tribu, rivale de Juda, ne supportait qu’avec peine ce genre d’impôt qui devait servir à fortifier la capitale. Ce mécontentement prépara les événements qui suivirent.

29 Et il arriva dans ce temps-là que Jéroboam sortit de Jérusalem et que le prophète Ahija, de Silo, le rencontra en chemin ; celui-ci était vêtu d’un manteau neuf, et ils étaient seuls tous les deux dans les champs.

Sortit de Jérusalem. Nous ne savons sous quel prétexte, mais il résulte du verset 37 que Jéroboam roulait déjà dans son esprit des projets de révolte et qu’il se dirigeait vers sa tribu pour en préparer l’exécution.

Ahija, de Silo. Ce prophète était donc aussi Éphraïmite et sans doute Jéroboam et lui se connaissaient déjà .

30 Et Ahija saisit le manteau neuf qu’il portait, et le déchira en douze morceaux,

Le manteau : celui d’Ahija. Ce vêtement neuf est l’emblème du royaume de David, récemment fondé.

31 et il dit à Jéroboam : Prends pour toi dix morceaux, car ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Voici, je vais déchirer le royaume d’entre les mains de Salomon, et je te donnerai les dix tribus. 32 Et la tribu unique lui restera, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem, la ville que j’ai choisie entre toutes les tribus d’Israël ;

La tribu unique : celle de Juda, à laquelle il faut ajouter celles de Benjamin et de Siméon, qui ne sont pas comptées, la première à cause de sa petitesse relative et de sa proximité de Jérusalem, en raison de laquelle elle est souvent considérée comme ne faisant qu’un avec celle de Juda (1 Rois 12.20-21 ; 2 Chroniques 11.3, 2 Chroniques 11.23) ; la seconde parce que son territoire était entièrement enclavé dans celui de Juda (Josué 19.1). Les neuf tribus restantes, en y ajoutant la portion de celle des Lévites qui habitait dans le nord, forment les dix données à Jéroboam.

33 [et cela] parce qu’ils m’ont abandonné et se sont prosternés devant Astarté, la divinité des Sidoniens, devant Camos, le dieu de Moab, et devant Milcom, le dieu des fils d’Ammon, et parce qu’ils n’ont pas marché dans mes voies, pour faire ce qui est droit à mes yeux et pour garder mes statuts et mes ordonnances, comme David, son père.

Ils m’ont abandonné… (comparez versets 4 à 8). Une partie du peuple s’était rendue complice de l’idolâtrie de Salomon ; 1 Rois 11.11 et suivants ; 1 Rois 20.5 et suivants.

34 Mais je n’enlèverai pas la totalité du royaume de sa main ; je le maintiendrai prince tout le temps de sa vie, à cause de David, mon serviteur que j’ai choisi et qui a gardé mes commandements et mes statuts ; 35 et j’enlèverai le royaume de la main de son fils et je te le donnerai, [à savoir] les dix tribus, 36 et je donnerai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j’ai choisie pour y mettre mon nom.

Une lampe : symbole de la vie (Proverbes 20.20), puis aussi de la conservation d’une famille (1 Rois 15.4 ; 2 Samuel 21.17). Sens : un successeur qui empêchera la dynastie de s’éteindre.

37 Et je te prendrai, et tu régneras sur tout ce que ton âme désire et tu seras roi sur Israël.

Sur tout ce que ton âme désire : Tes désirs secrets seront réalisés ; tu seras roi (1 Samuel 9.19).

38 Et si tu obéis à tout ce que je t’ordonnerai, si tu marches dans mes voies et que tu fasses ce qui est droit à mes yeux, en gardant mes statuts et mes commandements, comme l’a fait David, mon serviteur, je serai avec toi, je te bâtirai une maison stable, comme j’en ai bâti une à David, et je te donnerai Israël ;

Si tu obéis… Même condition que celle qui avait été mise à la royauté de Salomon (1 Rois 3.14 ; 1 Rois 6.12 ; 1 Rois 9.4). Jéroboam n’a pas rempli cette condition ; aussi sa maison fut-elle extirpée déjà sous le règne de son fils (1 Rois 15.28). Elle ne possédait pas une promesse inviolable comme celle faite à David.

39 et j’humilierai la postérité de David, à cause de cela, mais ce ne sera pas pour toujours.

Ce ne sera pas pour toujours : écho de la grande promesse fondamentale, 2 Samuel 7.13.

40 Et Salomon chercha à faire mourir Jéroboam ; et Jéroboam se leva et s’enfuit en Égypte, auprès de Sisak, roi d’Égypte, et il resta en Égypte jusqu’à la mort de Salomon.

Salomon chercha à faire mourir…, soit qu’il eût eu vent de ce qui s’était passé entre Ahija et Jéroboam, soit que les allures hautaines de ce dernier trahissent ses desseins. Jéroboam, se sentant plus ou moins deviné, se déroba par la fuite.

Sisaki en égyptien Schéshonk. On s’étonne de voir la cour égyptienne, si étroitement unie à Salomon, accueillir l’ennemi de ce roi. Mais l’histoire de l’Égypte nous apprend que le beau-père de Salomon fut le dernier roi de la vingt-unième dynastie égyptienne (tanitique) et que Sisak fut le premier de la vingt-deuxième (bubastique). Ce changement de dynastie explique le changement d’attitude de la cour d’Égypte.

41 Le reste de l’histoire de Salomon, tout ce qu’il a fait et sa sagesse, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Annales de Salomon ?

Ce livre plus complet, auquel renvoie l’auteur du nôtre, ne peut être la chronique officielle du royaume tenue par le chancelier (Mazkir), car chaque lecteur ne pouvait y avoir accès. Ce devait être un écrit privé, accessible au public, mais composé sans doute au moyen des Archives du royaume. Outre cela pouvaient être entrées en partie dans sa composition les monographies rédigées sur chaque règne par les prophètes contemporains, telles que celles qui sont mentionnées 2 Chroniques 9.29 au sujet du règne de Salomon (le Livre du prophète Nathan, la Prophétie d’Ahija et la Vision de Jeddo). Outre ces deux espèces de sources, l’auteur avait sans doute recueilli les traditions orales qui circulaient de son temps. Ce grand ouvrage, intitulé tantôt Annales des rois de Juda, tantôt Annales des rois d’Israël, tantôt Annales des rois de Juda et d’Israël, est celui auquel renvoie notre auteur pour une connaissance plus complète de l’histoire des deux royaumes. Le sien était sans doute en partie un extrait de celui-là .

42 Et le temps que Salomon régna à Jérusalem sur tout Israël fut de quarante ans.

Notice qui frappe par sa concision et qui contraste avec les détails circonstanciés donnés sur les derniers jours de David. Elle ne jette aucun jour sur la question de savoir si Salomon est revenu à Dieu avant de mourir.

Quarante ans : probablement de 1015 à 975 avant Christ. Salomon n’a pas atteint un âge avancé, puisqu’il avait à peine vingt ans lorsqu’il monta sur le trône (1 Rois 3.7, 1 Rois 3.14).

43 Et Salomon s’endormit avec ses pères, et il fut enterré dans la cité de David, son père. Et Roboam, son fils, régna à sa place.

S’endormit… : voir 1 Rois 2.10.

Roboam. C’est le seul fils de Salomon dont parle le récit biblique ; deux de ses filles sont mentionnées accidentellement, 1 Rois 4.11, 1 Rois 4.15. Salomon ne paraît pas avoir eu beaucoup d’enfants, malgré le grand nombre de ses femmes. Quant à l’âge de Roboam, lors de son avènement et à sa mère, voir 1 Rois 14.21.