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Semailles
Dictionnaire Biblique Westphal Bost

Il est parlé des semailles dans notre article Agriculture, et de la semence au sens de graine (Genèse 1.11 ; Genèse 47.23 ; Lévitique 26.16 ; Malachie 2.3 etc.) dans les articles Grain et Plante (pour un sens particulier de semence, voir Postérité).

Les semailles prêtent dans le langage biblique à nombreuses images et comparaisons. C’est par excellence le travail qui s’impose à l’homme pour son gagne-pain ; semailles et récoltes sont représentatives de la vie active et féconde dans l’effort persévérant (Ecclésiaste 11.4-6 ; Matthieu 6.26).

Au point de vue de la nature, leur rythme régulier est normal, conforme aux lois établies par Dieu (Genèse 8.22) ; cet ordre naturel est une illustration de son Royaume, assuré de triompher au jour de la maturité, comme le suggère la parabole de la semence (Marc 4.26 ; Marc 4.29) ; comparez Épictète : « Telle est la croissance du fruit : la semence doit être un certain temps enterrée, cachée, puis grandir lentement, si elle doit atteindre la perfection ». Pour les autres paraboles relatives aux semailles (semeur, etc.), voir Grain, Ivraie, Moutarde.

Au point de vue du travailleur, il n’est pas normal de moissonner sans avoir semé (Matthieu 25.24), ni de semer sans récolter ensuite (Michée 6.15; Aggée 1.6 ; Job 31.8 ; 1 Corinthiens 9.11) ; le semeur peut être attristé par cette dernière crainte, mais devenir plus tard un joyeux moissonneur (Psaumes 126.5 et suivant). Jésus semble faire allusion à ce psaume, devant l’accueil empressé des Samaritains : (Jean 4.35-38) en général, semailles et récoltes sont travaux différents, et même parfois semeur et moissonneur sont différents, les derniers « entrant dans le travail » des premiers ; matériellement parlant, il faut attendre encore quatre mois avant de moissonner, mais spirituellement parlant les semailles du Seigneur à Sichar voient une moisson immédiate : la joie du semeur et celle du moissonneur sont simultanées (voir Proverbes 2.1 ; Proverbes 2.15).

Au point de vue de la semence, la loi des espèces dans le monde naturel (Genèse 1 : et suivant) est souvent rappelée comme une loi spirituelle : ce que l’homme sème, il le récolte (Osée 8.7 ; Osée 10.12 ; Job 4.8 ; Proverbes 11.18 ; Proverbes 22.8 ; Siracide 7.3, 2 Corinthiens 9.6 ; Galates 6.7 et suivant, Jacques 3.18 ; voir Fruit, II, 1). L’apôtre en tire un contraste entre la semence du corps terrestre et la résurrection du corps glorieux (1 Corinthiens 15.35 ; 1 Corinthiens 15.44), celle-ci étant le don de Dieu par Jésus-Christ (verset 57). Car c’est Dieu qui fournit la semence au semeur (Ésaïe 55.10 ; 2 Corinthiens 9.10) ; et l’œuvre régénératrice du Sauveur dans les âmes est l’action intérieure d’une semence divine incorruptible (1 Pierre 1.23 ; 1 Jean 3.9, cf. Jacques 1.21). Pour l’image messianique du germe, voir Prophète, VII


Numérisation : Yves Petrakian