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Joseph d’Arimathée
Dictionnaire Biblique Westphal

Juif des environs de Jérusalem, qui n’apparaît qu’en une seule circonstance, relatée par les quatre Évangiles (Marc 15.43-46 ; Matthieu 27.57-60; Luc 23.50-53 ; Jean 19.38-42). Riche (Matthieu), membre considéré du Sanhédrin (Marc Luc), mais cœur droit (Luc), pieux (Marc Luc) ; disciple de Jésus (Matthieu), mais en secret par crainte des chefs juifs (Jean), il n’avait pas donné son assentiment à la sentence de mort (Luc), ce qui semble indiquer qu’il s’était abstenu d’assister à la séance où « tous » avaient déclaré l’accusé digne de la peine suprême (Marc 14.64). L’horreur du supplice a dû retourner sa faiblesse, car lorsque tout est fini, brusquement il devient « courageux » (Marc) et se rend en personne devant Pilate pour lui demander le corps du crucifié ; la loi romaine accordait cette faveur aux parents (Digeste, 48.24), et les Juifs fidèles à la loi désiraient pour leurs morts une sépulture honorable (Deutéronome 21.22 et suivant ; voir au contraire Josué 8.29).

Pour Joseph, à défaut de parenté, c’était affirmer son amitié avec Jésus, au risque d’être ridiculisé par le gouverneur et surtout d’être furieusement persécuté par ses collègues du Sanhédrin. Il obtint sa demande, peut-être en y mettant le prix, procéda à la « descente de croix » du corps vénéré (Luc), et, avec l’aide d’un autre timide : Nicodème, devenu, lui, graduellement courageux (cf. Jean 3.2 ; Jean 7.50 ; Jean 19.39), l’enveloppa de linges et d’aromates, puis le déposa dans le tombeau neuf creusé en plein roc (Marc), qu’il s’était destiné à lui-même (Matthieu). Tous ces soins furent pris publiquement et rapidement, avant l’heure où le sabbat allait commencer (6 h du soir).

C’est à Joseph d’Arimathée que la légende du saint Graal, apparue au XIIe siècle, attribue la conservation du plat du dernier repas de Jésus avec ses disciples : il y aurait recueilli le sang du Sauveur au pied de la croix et son fils l’aurait porté en Angleterre où il aurait été trouvé des siècles plus tard par le chevalier Perceval (voir Encycl. Licht., article Graal). Quant au tombeau de Joseph d’Arimathée, si sa disposition est méconnaissable dans ce qu’on montre au Saint-Sépulcre à Jérusalem, les partisans du « Calvaire de Gordon » (figure 99) montrent à côté de l’éminence en question un tombeau creusé dans le roc et voisin d’un jardin ; mais ces identifications sont purement conjecturales.

Jean Laroche


Numérisation : Yves Petrakian